Le gouvernement confirme la suppression à venir de l'Observatoire de la laïcité

Le gouvernement confirme la suppression à venir de l'Observatoire de la laïcité© Thomas SAMSON Source: AFP
La ministre déléguée chargée de la Citoyenneté Marlène Schiappa à l'Assemblée nationale le 23 mars 2021 (image d'illustration).
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La ministre déléguée chargée de la Citoyenneté Marlène Schiappa a affirmé au Sénat vouloir «faire évoluer le portage de la laïcité au sein de l'appareil d'Etat», ce qui «ne passera pas nécessairement par le maintien de l'Observatoire de la laïcité».

L'Observatoire de la laïcité vit ses derniers jours. L'instance consultative présidée par Jean-Louis Bianco devrait en effet être remplacée par une autre structure, comme l'a annoncé le 31 mars au Sénat la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté Marlène Schiappa.

Devant les élus de la chambre haute, la représentante de l'exécutif a expliqué souhaiter «faire évoluer le portage de la laïcité au sein de l'appareil d'Etat». «Ça ne passera pas nécessairement par le maintien de l'Observatoire de la laïcité», a-t-elle souligné.

Un euphémisme, comme le rapporte Le Monde, puisque cette explication de la ministre déléguée s'inscrivait dans le cadre de son opposition à un amendement socialiste au projet de loi confortant le respect des principes de la République. Cette modification proposait d'inscrire dans la loi l’existence de l'Observatoire, créé par Nicolas Sarkozy par décret en 2007, mis en place en 2013 par son successeur François Hollande et formé d'une vingtaine d'experts et parlementaires.

Marlène Schiappa a au contraire rappelé que le Premier ministre Jean Castex avait déjà annoncé en octobre dernier vouloir faire «évoluer» l'instance consultative rattachée à Matignon. Devant les sénateurs, elle a développé les «pistes» envisagées, qui pourraient prendre la forme d'un dispositif à deux étages.

Un arbitrage rendu dans les prochaines semaines

«Nous réfléchissons à une structure de coordination qui aurait vocation à animer les référents laïcité, à mailler l'administration et le territoire», a-t-elle avancé, décrivant en outre la possibilité «d'une instance de type haut conseil à la laïcité, en plus de ce renfort au niveau de l’administration [...], qui pourra utilement éclairer le gouvernement». «Le Premier ministre fera connaître son arbitrage dans les prochaines semaines», a-t-elle précisé à l'issue d'un débat animé sur l'avenir de l'Observatoire de la laïcité.

Nous pouvons prendre acte de l'annonce formelle de la disparition de l'Observatoire de la laïcité

«Je crois que nous pouvons prendre acte de l'annonce formelle de la disparition de l'Observatoire de la laïcité», a réagi la sénatrice PS Marie-Pierre de La Gontrie, tandis que son collègue socialiste Didier Marie a jugé «très étonnant à l'occasion d'un texte sur la laïcité de signifier la fin du principal outil qui permet de la faire vivre». A droite, Jacqueline Eustache-Brinio (LR) a estimé qu'«on peut se poser la question du bilan» et de «l'efficacité» de cet observatoire. «La laïcité n'a jamais été autant attaquée», a-t-elle relevé.

L'Observatoire est l'objet de controverses récurrentes. Fin octobre 2020, une cinquantaine de personnalités – dont Elisabeth Badinter, Marcel Gauchet, Richard Malka et Caroline Fourest – avaient appelé le gouvernement à tourner la page d'années marquées selon elles par des «compromis» avec «l'islam radical», ciblant tout particulièrement l'instance consultative. Ces partisans d'une limitation plus poussée de la liberté religieuse, et notamment du port de signes religieux comme le voile, accusent depuis des années son président Jean-Louis Bianco et son rapporteur général Nicolas Cadène de ne pas en faire assez contre l'islamisme, voire d'être complaisants à son égard. Les deux dirigeants de l'Observatoire prônent le respect de la liberté religieuse tant qu'elle ne contrevient pas aux lois en vigueur et ne trouble pas l'ordre public. Une vision que le candidat Emmanuel Macron revendiquait en 2017, mais dont il semble, comme une partie de sa majorité, s'être éloigné, notamment après l'assassinat en octobre 2020 de l'enseignant Samuel Paty.

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