Pour Edouard Philippe, les annonces de Jean Castex de jeudi constituent «une mauvaise surprise»
Pour Edouard Philippe, le confinement allégé décidé par l'exécutif dans 16 départements n'est pas justifié par «l'état actuel de la situation sanitaire» dans la ville du Havre dont il est maire, mais peut s'expliquer par la «dynamique» de l'épidémie.
«Les nouvelles, qui ont été annoncées […] par le Premier ministre, sont de mauvaises nouvelles et constituent une mauvaise surprise» : c'est en ces termes que l'ancien Premier ministre d'Emmanuel Macron et désormais maire du Havre, Edouard Philippe, a conclu une intervention filmée mise en ligne le 19 mars 2021, dans laquelle il réagit aux annonces de la veille de son successeur Jean Castex.
Le chef du gouvernement avait annoncé de nouvelles «mesures de freinage massives» pour endiguer la pandémie de Covid-19, soit un reconfinement allégé dans 16 départements pour au moins quatre semaines. Le département de Seine-Maritime, où se trouve le Havre, est concerné.
Ces mesures «viennent s'ajouter à une liste de restrictions que nous connaissons […] depuis plus d'un an […], qui sont pesantes tant elles nous empêchent de vivre comme nous en avions l'habitude», a déclaré Edouard Philippe.
Pour l'édile normand, ces nouvelles restrictions ne sont pas «justifiées par l'état actuel de la situation sanitaire» dans la ville dont il est maire. «Au Havre, aujourd'hui, le vendredi 19 mars, le taux d'incidence du Covid-19 est de 188 cas pour 100 000 habitants, c'est-à-dire moins que la limite de 250 cas qui constitue le seuil d'alerte maximale, et nettement moins que la limite de 400 cas pour 100 000 habitants […], seuil à partir duquel le Premier ministre avait indiqué qu'on pouvait envisager un confinement», a-t-il argumenté. Edouard Philippe a en outre expliqué que «la pression sur les services de santé, et notamment sur les services de réanimation de l'hôpital […] n'est pas, là encore [au 19 mars], insupportable».
Le maire du Havre a ensuite estimé que ce qui avait justifié les mesures du gouvernement était «la dynamique» actuelle, l'épidémie étant «en train de repartir très vite», avec au Havre 188 cas pour 100 000 habitants au 19 mars contre 120 au 15 mars. Il a déclaré que le choix du gouvernement pouvait être motivé, dans le cas de la Seine-Maritime, par le «fait que la situation sanitaire à Rouen s'aggrav[ait] rapidement».
«Pour éviter d'avoir à prendre des mesures très dures dans les jours [ou semaines] qui venaient, le choix a été fait par le gouvernement d'inclure la Seine-Maritime dans la liste des 16 départements évoqués», a poursuivi Edouard Philippe. Pour lui, «l'espoir» réside «dans la vaccination» pour lutter contre l'épidémie. Il a ensuite martelé son souhait de voir le processus de vaccination «s'accélérer à partir du mois d'avril».