La France entre dans la catégorie des «démocraties défaillantes», selon l'indice de The Economist
Dans un contexte de restrictions liées à la gestion du Covid-19, la 13e édition du Global Democracy Index conclut à un net recul des libertés dans 70% des pays du monde. Fait notable, la France se voit attribuer le statut de «démocratie défaillante».
Le journal britannique The Economist, a publié le 2 février la 13e édition du Global Democracy Index. Ce rapport élaboré par l'Unité d'intelligence économique du magazine rend compte de l'évolution des démocraties dans le monde et établit chaque année un classement mondial des démocraties selon 60 critères.
Confinement, couvre-feu... La France perd des points
Comme le rapporte le journal Les Echos, pour l'année 2020, et avec un indice de démocratie de 7,99 sur 10 contre 8,12 l'année dernière, la France chute dans le classement et se voit attribuer la 24e place du classement sur 167 pays, avec, pour la première fois, le statut de «démocratie défaillante».
Pour les auteurs de l'étude, la France a perdu des points en raison des «restrictions de la liberté de déplacement» au travers des «confinements et des couvre-feux nationaux».
Conçu en 2006 par le Service d'Intelligence Economique du journal The Economist, le Global Democraty Index s'appuie sur cinq critères pour définir ses classements : les processus électoraux et le pluralisme, le fonctionnement du gouvernement, la participation citoyenne à la vie politique, la culture politique et les libertés civiles.
Sur la base de ces critères, chaque pays est classé comme l'un des quatre types de régime identifiés : «démocratie totale», «démocratie défaillante», «régime hybride» ou «régime autoritaire».
Les pays du nord de l'Europe bons élèves
Si la France est concernée, ce phénomène de déclassement concerne néanmoins un grand nombre de pays dans le monde. Noté sur une échelle de 0 à 10, le score moyen mondial est ainsi passé de 5,44 en 2019 à 5,37 en 2020. «Il s'agit du pire score depuis la création de l'indice en 2006», précise The Economist.
Au total, ce sont 116 pays, soit près de 70%, qui ont connu une baisse de leur score par rapport à l'année précédente. Seuls 38 ont enregistré une amélioration et les 13 autres ont stagné. L'étude souligne néanmoins que la «suppression des libertés individuelles dans les démocraties avancées a été le fait le plus marquant de 2020».
A noter que les pays situés au nord de l'Europe tels que la Norvège, l'Islande et la Suède occupent respectivement la première, deuxième et troisième place du classement.
Considérés par l'étude comme des «régimes autoritaires», la Russie occupe la 124e place du classement avec un score global de 3,31 et la Chine la 151e place avec 2,27.
25e, les Etats-Unis figurent quant à eux également parmi les «démocraties défaillantes».
Enfin, plusieurs nations d'Afrique du Nord, Afrique subsaharienne et du Moyen-Orient se trouvent être au bas du classement. L'Algérie et le Burkina Faso, à titre d'exemple, font leur entrée dans les pays au «régime autoritaire» selon The Economist.