«Pour faire gagner nos idées» : le porte-parole de Debout la France annonce soutenir Marine Le Pen
Le porte-parole de Debout la France et bras droit de Nicolas Dupont-Aignan a annoncé qu'il soutenait désormais Marine Le Pen, en raison du manque de stratégie de Nicolas Dupont-Aignan et de l'impasse dans laquelle se trouve actuellement le parti.
Dans un entretien publié le 22 novembre 2020 par le Figaro, le porte-parole de Debout la France (DLF) Jean-Philippe Tanguy a annoncé rompre avec le président du parti et candidat à la présidentielle de 2022, Nicolas Dupont-Aignan, soutenant désormais la candidate du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen.
Interrogé sur la «nouvelle stratégie» de Nicolas Dupont-Aignan, Jean-Philippe Tanguy, son bras droit depuis huit ans, a estimé qu'il ne s'agissait «pas [d']une stratégie, mais [d']une énième incohérence qui mène Debout la France dans une impasse. Des militants de terrain aux cadres, nous sommes nombreux à vouloir sortir notre mouvement de l'isolement.»
Cet ancien cadre considère par ailleurs que le président de DLF a trahi l'«immense espoir» né de son ralliement à Marine Le Pen entre les deux tours de l'élection présidentielle de 2017. Et d'ajouter : «Depuis l'accord présidentiel de 2017 que j'avais coécrit, DLF et le RN sont d'accord sur tous les enjeux fondamentaux. Nos rares différences sont autant d'enrichissements mutuels. J'appelle Nicolas Dupont-Aignan à renouer avec sa ligne de rassemblement des patriotes.»
Après avoir énoncé les raisons de son départ de DLF, Jean-Philippe Tanguy a expliqué pourquoi il comptait rejoindre le RN. Estimant que Marine Le Pen représente «la principale force d'opposition», qu'elle «sera au second tour» et «est donc la candidate naturelle pour faire gagner nos idées», l'ancien porte-parole de Nicolas Dupont-Aignan considère que «c'est aux cadres LR [Les républicains] qui ont évolué et aux Gaullistes sincères de s'allier au camp national, pas l'inverse».
«On ne peut prétendre unir les patriotes sans s'allier à Marine Le Pen», selon Alexandre Loubet
De son côté, souhaitant mettre au clair sa stratégie politique, le président de DLF a déclaré sur LCI : «Notre parti est indépendant. J'ai soutenu Marine Le Pen au second tour de la présidentielle car je ne voulais pas d'Emmanuel Macron mais j'ai toujours pensé que le duel Macron-Le Pen [était] une tragédie pour le pays.»
«C'est son choix», «Un de perdu, dix de retrouvés», a ensuite balayé Nicolas Dupont-Aignan après avoir été interrogé sur le départ de son bras droit. «S'il y en a qui veulent faire carrière, qu'ils aillent faire carrière ailleurs», a-t-il également déclaré.
Sur Twitter, le directeur de la communication du parti souverainiste et président de son organisation de jeunesse, Alexandre Loubet, a déclaré soutenir l'initiative de l'ancien porte-parole du parti. «Ni Jean-Philippe ni moi n'avons démissionné de DLF, nous soutenons Marine Le Pen qui est la plus à même de rassembler car nous restons fidèles à la ligne décidée en 2017 qui consistait à unir les patriotes», a-t-il affirmé à l'AFP. Et d'ajouter : «Nous n'en pouvons plus des incohérences. On ne peut prétendre unir les patriotes sans s'allier à Marine Le Pen.»