«La République ne connaît pas de races» : François Hollande promet une loi contre le racisme
Le Président de la République a annoncé qu'une nouvelle loi contre le racisme et l'antisémitisme avant la fin de l'année. Il a aussi déploré le climat actuel en France, faisant ouvertement référence à l'affaire Morano.
En déplacement aujourd’hui au site-mémorial du Camp des Milles, François Hollande a annoncé son intention de présenter avant «la fin de l’année» un nouveau texte de loi pour lutter contre le racisme et l’antisémitisme. «Toute inspiration raciste ou antisémite» deviendra ainsi «une circonstance aggravante pour une infraction», a prévenu le Président de le République.
Contre le racisme et l'antisémitisme avec le Pdt @fhollande au Mémorial du @campdesmilles@UNESCO_frpic.twitter.com/Vjq3DjehC2
— Irina Bokova (@IrinaBokova) 8 Octobre 2015
Ce principe, qui avait été annoncé deux semaines après les attentats contre Charlie Hebdo va donc être mis en application sous peu. «J'ai demandé à la garde des Sceaux (Christiane Taubira) de préparer (…) un texte réformant le code pénal pour faire de toute inspiration raciste ou antisémite une circonstance aggravante pour une infraction, quelle qu'elle soit, quel qu'en soit l'auteur», a détaillé François Hollande.
Dans un ancien camp de déportation d’Aix-en-Provence, le chef de l’Etat a rappelé que la «dérive» des mots peut avoir des conséquences dramatiques. «Dans les années 30, il était devenu acceptable, presque banal, de tenir pour méprisable ou haïssable celui qui était différent. Acceptable qu’à longueur d’articles et de pamphlets, on insulte et on rabaisse les juifs et les étrangers. Tolérable que dans des manifestations on crie "dehors les métèques"», a rappelé François Hollande, évoquant ainsi en filigrane l'actualité française.
La République ne reconnaît ni race, ni couleur de peau, ni communauté. Elle ne reconnaît que des citoyens libres et égaux. @campdesmilles
— François Hollande (@fhollande) 8 Octobre 2015
Il a ainsi dénoncé, en référence au climat actuel, «l'intolérance qui conduit à la discrimination, l’ignorance qui nourrit la haine, l’indifférence qui tolère ces dérives», lançant aussi une pique non voilée à Nadine Morano : «La République ne connaît pas de races ni de couleurs de peau».