Le couvre-feu annoncé par Emmanuel Macron accueilli plutôt froidement par la classe politique

Le couvre-feu annoncé par Emmanuel Macron accueilli plutôt froidement par la classe politique© Christophe Archambault Source: AFP
Des écrans superposés diffusant le discours présidentiel d'Emmanuel Macron le 14 octobre 2020.
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Entre soutien et scepticisme, l'annonce par Emmanuel Macron de l'instauration d'un couvre-feu pour lutter contre la pandémie de Covid-19 a suscité un flot de réactions parmi les responsables politiques de gauche et de droite.

L'annonce du président de la République, Emmanuel Macron, le 14 octobre au soir, de la mise en place à partir du 17 octobre à 00h01 d'un couvre-feu entre 21h et 6h en région Ile-de-France et dans les métropoles de Lille, Grenoble, Lyon, Aix-Marseille, Montpellier, Rouen, Toulouse et Saint-Etienne a suscité de nombreuses réactions dans la classe politique.

A commencer par le Parti socialiste, relativement favorable à la mise en place du couvre-feu. Sur Twitter, son premier secrétaire, Olivier Faure, a estimé que le couvre-feu pouvait «être une partie de la solution». «Mais comment comprendre que rien ne soit prévu pour encourager le télétravail alors que les contaminations sont plus nombreuses au travail et dans les transports que dans la sphère privée», a-t-il néanmoins regretté.

Une des principales concernées, le maire de Paris Anne Hidalgo (PS), a annoncé qu'elle solliciterait «la ministre de la Culture pour trouver des solutions ou des dérogations pour que les auteurs et les artistes du spectacle vivant puissent continuer à présenter au public leurs créations».

Le nouveau maire Europe Ecologie Les Verts de Marseille, Michèle Rubirola, très critique vis-à-vis des dispositions qui avaient été mises en place dans la cité phocéenne – et qui avait affirmé le 5 octobre que la ville de Marseille allait se doter d'un conseil scientifique pour «ne plus être dépendants des chiffres de scientifiques parisiens – s'est montrée plus pondérée. L'édile marseillaise a demandé au gouvernement de renforcer «réellement les tests rapides et les moyens aux hôpitaux et aux soignants.»

Des annonces en revanche accueillies favorablement par le député Les républicains des Alpes-Maritimes Eric Ciotti qui a «salué le couvre-feu annoncé par le président de la République». «Une mesure forte et indispensable pour faire reculer le virus», a estimé l'élu de droite, qui a néanmoins regretté dans un second tweet «le manque d’anticipation et le en-même temps sanitaire du gouvernement qui prime depuis des semaines.»

Le numéro deux du parti Les Républicains, Guillaume Peltier, ne semble pas d'accord avec son collègue des Alpes-Maritimes. «On nage en absurdie : couvre-feu la nuit mais métro le jour; métropoles fermées mais vacances pour tous à la campagne», a ainsi dénoncé le député du Loir-et-Cher.

Le président du groupe La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, lui aussi très critique de la gestion du gouvernement de la pandémie de Covid-19 s'est insurgé contre les annonces du président de la République : «60 % des contaminations ont lieu au travail ou à l'école ou à l'université entre 8H00 et 19H00. Mais Macron interdit les sorties au bar et au restau entre [21h] et 06H00. Bienvenue en absurdie.»

Un constat partagé par le numéro deux des Insoumis, Adrien Quatennens, qui a estimé que le président de la République était «plus occupé à offrir des bouts de notre industrie à ses amis qu’à planifier pour tester, tracer, isoler et soutenir le personnel de santé».

Le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan a dénoncé dans un communiqué partagé sur Twitter l'incohérence des mesures annoncées par le président : «Les mesures annoncées par Emmanuel Macron sont à la fois injustes, incohérentes et inefficaces.» Le président de la République et le gouvernement «n'ont jamais pris leurs vraies responsabilités pour contrôler les frontières, mettre en place une politique de tests efficace et ouvrir les lits de réanimation nécessaires», a estimé le député souverainiste.

Le personnel médical est le grand oublié des annonces présidentielles selon la dirigeante du Rassemblement national, Marine Le Pen, qui a estimé : «La déception doit être vive chez les soignants ce soir, qui n’ont entendu aucune annonce pour les soulager en personnels et en matériel.» «La préservation de nos grandes libertés publiques, doit être une priorité» a encore pointé la présidente du RN.

Le député de la majorité LREM, Gilles Le Gendre, a lui salué «une décision de sagesse permettant de freiner le virus sans que le virus n'arrête le pays». Des décisions qui symbolisent «aussi l’esprit de responsabilité que nous devons témoigner dans tous les actes de notre vie pour nous protéger», s'est félicité l'ancien président du groupe parlementaire LREM.

Les dispositions du couvre-feu seront effectives pour au moins quatre semaines a précisé le chef de l'Etat.

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