Victoire du «non» à l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie : et après ?

Victoire du «non» à l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie : et après ?© Théo Rouby Source: AFP
Des indépendantistes Kanaks brandissant le drapeau de la Nouvelle-Calédonie après l'annonce des résultats du référendum, le 4 octobre.
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La victoire du «non» lors du référendum n'écarte pas définitivement le projet d'indépendance de la Nouvelle-Calédonie, porté par une partie de la classe politique locale. Un dernier référendum pourrait avoir lieu en 2022 sur la même question.

Alors que les Néo-Calédoniens se sont prononcés une deuxième fois contre l'indépendance de l'archipel (à 53,26 %) le 4 octobre, un dernier référendum sur la même question pourrait avoir lieu d'ici à 2022. 

En effet, l’accord de Nouméa signé en 1998 prévoit jusqu'à trois votes en cas de victoire du «non» au référendum d'autodétermination. L'organisation de ces référendums étant confiée au Congrès de Nouvelle-Calédonie dont la majorité est indépendantiste, elle rend très probable la mise en place d'une dernière consultation électorale.

Les indépendantistes prêts pour un troisième référendum

Les deux premiers votes n'ont pas découragé les indépendantistes, qui se réjouissent, malgré la défaite, de la progression du «oui». Ils comptent également sur une augmentation de la participation, qui a été, ce 4 octobre, de cinq points supérieur par rapport au référendum d'il y a deux ans (85%).

Roch Wamytan, le président du Congrès de Nouvelle-Calédonie (Union calédonienne-FLNKS), indépendantiste, a ainsi déclaré sur Nouvelle-Calédonie La Première  : «Nous sommes dans un déroulé qui remonte à une trentaine d'années et nous irons jusqu'au 3e référendum. Nous n'avons pas d'hésitation». Similairement, maire de Houaïlou et membre du FLNKS a déclaré sur la même chaîne : «Si ce n'est pas aujourd'hui [que l'indépendance l'emporte], ce sera au troisième référendum. On respecte le résultat de ce soir.»

De même, Bilo Railati, du parti Travailliste, a déclaré que «le peuple kanak ne fera jamais le deuil de son indépendance», assurant que «dans sa logique, il existe un référendum, parce qu'il y a un peuple colonisé».

Les loyalistes entre inquiétudes et espoirs

Le camp loyaliste célèbre lui timidement son deuxième succès référendaire, acquis beaucoup moins confortablement que lors du premier référendum, qui avait vu le «non» l'emporter avec 56,67 % des voix. «Je ne suis pas satisfait de la tendance que nous avons ce soir, qui met en évidence à nouveau le clivage profond qui sépare la société calédonienne sur cette question fondamentale de l'indépendance», a ainsi déclaré le président du gouvernement local, Thierry Santa (droite, loyaliste), toujours sur Nouvelle-Calédonie La Première.

Philippe Michel, du parti Calédonie Ensemble, croit quant à lui en une plus grande autonomie de la Nouvelle-Calédonie dans les années à venir sans passer par l'indépendance : «On est engagé dans un processus depuis 30 ans, d'émancipation et de décolonisation à l'intérieur de la République. Et nous, à Calédonie ensemble on pense qu'il est possible de conjuguer souveraineté et République [au lieu des les opposer].», a-t-il expliqué sur la même chaîne, prônant l'élargissement de la souveraineté partagée entre l'Etat français et la Nouvelle-Calédonie à de nouvelles compétences.

Interrogée par RT France, Sonia Backès (Les Républicains calédoniens), présidente de l’Assemblée de la Province Sud de Nouvelle-Calédonie, ne voit pas l'intérêt «qu'on aille à un troisième référendum, à une troisième fois cette même question», alors que les Néo-Calédoniens ont voté à deux reprises «non» – et cette dernière fois avec une participation plus grande que la précédente. «L'idée c'est maintenant de se retrouver autour de la table pour construire une solution qui réponde aux attentes des uns et des autres», a-t-elle estimé.

 

«Deux années pour dialoguer et imaginer l'avenir», selon le président Macron

Emmanuel Macron a quant à lui salué sur Twitter «une marque de confiance dans la République» tout en entendant «la voix de ceux qu’anime la volonté de l’indépendance». 

«L'avenir c'est aussi la préparation [...] de la sortie de l'accord de Nouméa, qui interviendra d'ici 2022. A terme, les dispositions transitoires inscrites dans la Constitution devront soit céder la place à des dispositions pérennes, si le choix du maintien dans la République est confirmé, soit être retirées si la Nouvelle-Calédonie choisit l'indépendance. Il nous revient tous ensemble de préparer cet avenir», a-t-il ajouté à l'occasion d'une allocution solennelle à la suite du vote en Nouvelle-Calédonie.

Nous avons devant nous deux années pour dialoguer et imaginer l'avenir et pas seulement l'avenir institutionnel

«Nous savons aujourd'hui que nous sommes à la croisée des chemins. Nous avons devant nous deux années pour dialoguer et imaginer l'avenir et pas seulement l'avenir institutionnel. Embrasser l'ensemble de ce qui permet de bâtir un nouveau projet sera au cœur des initiatives que prendra le gouvernement dans les prochains jours», a développé le chef de l'Etat, à propos du devenir du territoire des Outre-Mer.

Dans un communiqué, le Premier ministre, Jean Castex, a souligné que la forte participation était «signe et le gage de la légitimité du processus démocratique unique engagé en 1988».

D'après le site gouvernemental Vie Publique, les accords de Nouméa ont pour but de poursuivre «la revalorisation de la culture kanak (statut coutumier, langues...), [créer] de nouvelles institutions [et] prévoit un processus de transfert progressif et irréversible de compétences à la Nouvelle-Calédonie». Signé après des violences communautaires entre les kanaks (natif) et les caldoches (d'origine européenne), ces accords avaient pour but de pacifier l'île et de redéfinir les relations entre le territoire des Outre-mer et la métropole.  

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