France

Gérald Darmanin annonce que le gouvernement rendra compte chaque mois des chiffres de l'insécurité

Dans Le Parisien, le ministre de l'Intérieur affirmé qu'un état des lieux de la délinquance sera effectué publiquement à partir du mois d'octobre, alors que les violences se multiplient en France.

Alors que les actes violents semblent se multiplier en France, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa ont annoncé le 6 septembre dans Le Parisien avoir pris la décision de rendre compte chaque mois de l’activité des forces de l’ordre afin d’effectuer un état des lieux de la délinquance, et ce à partir du mois d’octobre.

«Nous avons pris la décision de faire conjointement avec Marlène Schiappa un point presse mensuel sur tous les sujets, à la fin de chaque première semaine du mois, pour communiquer l'ensemble des résultats de nos services. Il se tiendra à Beauvau, à partir d’octobre.»

Six points seront abordés : «La lutte contre les stupéfiants, les chiffres des violences conjugales, intrafamiliales et sexuelles, les heures de patrouilles pédestres sur la voie publique des gendarmes et des policiers, celles dans les transports publics également, le nombre de dérives sectaires signalées, et aussi le thème de l'immigration et de l’asile.»

Questionné sur le risque de mener une «politique du chiffre», Gérald Darmanin a affirmé sa volonté de tendre vers une «politique du résultat». Il a avoué penser que la France était «malade de son insécurité. Il faut vraiment être sourd et aveugle pour ne pas entendre ce que nous disent les Français […] Si la France est malade, il faut prendre sa température. Et je ne connais pas d'autres moyens que de la prendre en se renseignant sur les chiffres, et en les rendant publics». Il a ajouté que la confiance passait par «la transparence».

L'ensauvagement, Darmanin, Dupond-Morretti et Le Pen

Le sujet des violences (agressions de maires, de chauffeurs de bus, Tchétchènes armés venus en découdre avec des dealers, scènes de destruction dans Paris par des supporters de football, etc...) divise jusqu’au sein du gouvernement.

Une polémique a opposé Gérald Darmanin et le garde des Sceaux Eric Dupond-Morretti sur l’usage du mot «ensauvagement» pour qualifier les violences et la délinquance en France. Eric Dupond-Morretti a refusé d’utiliser ce terme car «c’est un mot qui développe le sentiment d’insécurité», a-t-il ainsi déclaré au micro d’Europe 1 le 1er septembre.

Le ministre de l’Intérieur a assumé ses propos lors de son intervention en expliquant : «Je continue à penser qu'il y a des actes de sauvagerie, et un ensauvagement d'une partie de la société».

Gérald Darmanin a aussi opposé sa vision de la situation à celle de Marine Le Pen. Celle-ci a promis le 6 septembre lors de son discours de rentrée à Fréjus (Var) de combattre «la barbarie» et de «réveiller» les Français sur l'insécurité.

Interrogé à ce sujet le 7 septembre sur RMC et BFMTV Gérald Darmanin a évoqué «l’irresponsabilité faite femme» pour qualifier la présidente du Rassemblement national, soulignant qu’elle n’avait «jamais voté une disposition en trois ans pour renforcer la sécurité des Français».

«Elle n'a pas voté la loi portée par Gérard Collomb contre le terrorisme, elle n'a pas voté les lois de finances que j'ai présentées pour augmenter de 10 000 [le nombre de] policiers et gendarmes. Quand elle était députée au Parlement européen, elle a voté contre toutes les dispositions qui prévoyaient de renforcer la sécurité des Européens et des Français», a enfin conclu Gérald Darmanin.