France

«C'est Taubira en pire» : Marine Le Pen attaque Eric Dupont-Moretti, qui lui répond

Marine Le Pen a promis, pour sa rentrée politique le 6 septembre à Fréjus, de combattre «la barbarie», mettant l'accent sur l'insécurité. Elle a nommément attaqué le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, qui lui a répondu sur Twitter.

A l'occasion de sa rentrée politique à Fréjus le 6 septembre, Marine Le Pen a prononcé un discours offensif axé sur le thème de la sécurité. «C'est une véritable barbarie qui s'installe», or «avec la barbarie, on ne négocie pas, on la combat», a lancé la présidente du Rassemblement national et candidate déjà déclarée à la présidentielle, lors d'un discours virulent devant un public réduit à près de 400 élus, journalistes et militants, coronavirus oblige. «Cet été fut un été meurtrier, [...] comme si l'intarissable promesse du vivre-ensemble se retournait contre ses promoteurs au pouvoir», «plus occupé à faire croire qu'à faire», a ajouté la dirigeante du Rassemblement national.

A Fréjus, Marine Le Pen a éreinté le garde des Sceaux, sifflé à plusieurs reprises par la salle, qui «nie la réalité». «C'est Taubira (ancienne ministre socialiste de la Justice) en pire».

Dans «l'ultraviolence», Marine Le Pen a vu «en partie une conséquence de l'immigration anarchique et incontrôlée imposée aux Français depuis des années». La patronne du RN a promis de rétablir «une triple certitude : la certitude des poursuites», «des sanctions», et «de l'exécution de la peine». «L'impunité, c'est fini, les peines fictives, c'est fini, la prison-garderie c'est fini». «La bataille idéologique, ça fait des années qu'on l'a gagnée. Ce qu'on attend c'est la victoire politique», avait souligné Marine Le Pen le 5 août, renvoyant dos-à-dos la droite et le gouvernement, qui n'ont «rien fait».

Passe d'armes au sujet d'un «ensauvagement» de la France

Quelques instants plus tard, Eric Dupont-Moretti a tenu à lui répondre sur son compte Twitter. Le ministre de la Justice a dénoncé le «populisme» de Marine Le Pen. «Mme Le Pen ment éhontément et je le prouverai aux Français. Des mots de plus en plus forts et des idées de plus en plus populistes. Près de 40 ans après son abolition, elle reparle de la peine de mort. Marine Le Pen, c’est son père en pire. Rien de neuf sous le soleil de Fréjus», a-t-il écrit, visiblement remonté.

Marine Le Pen faisait allusion à plusieurs faits divers violents survenus cet été, considérés par son parti comme un «ensauvagement» de la société, un terme repris par plusieurs ministres et leaders de la droite. Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti avait dénoncé à cet égard une «surenchère populiste», expliquant que la France n'était «pas un coupe-gorge».

Marine Le Pen entend ainsi occuper l'ensemble de l'espace politique pour affronter à nouveau Emmanuel Macron au deuxième tour de la présidentielle, en 2022, même si les Français sont 68% à ne pas souhaiter un tel duel, selon l'Ifop. Il s'agit aussi pour elle de ranimer ses troupes, après des municipales décevantes, pour les sénatoriales, départementales et régionales à venir.