Chauffeur de bus tué à Bayonne : la défense accuse Philippe Monguillot d'avoir porté le premier coup
- Avec AFP
Les avocats des deux individus accusés d'avoir tué Philippe Monguillot, chauffeur de bus à Bayonne, début juillet, assurent que le père de famille est le premier à avoir fait usage de la violence. Une version contestée par l'avocat de la famille.
Les avocats de deux hommes accusés d'avoir tué il y a deux mois un chauffeur de bus à Bayonne lors d'un contrôle ont affirmé le 1er septembre que ce celui-ci avait été le premier à porter un coup, tandis que le conseil de la famille a dénoncé un «alibi invraisemblable».
Des images de la vidéosurveillance, à l'intérieur et à l'extérieur du bus, «établissent que le chauffeur [...] s'approche des quatre garçons assis à l'arrière et assène, à 19h07, un violent coup de tête au visage de mon client», a affirmé à l'AFP Me Thierry Sagardoytho, confirmant des informations du journal La République des Pyrénées.
Son client, l'un des deux mis en examen pour «homicide volontaire», âgé de 22 ans, sera entendu mardi pour la première fois sur le fond par la juge d'instruction saisie du dossier, à Bayonne.
Les avocats des accusés souhaitent une requalification des faits
«On a quelque chose qui a dégénéré mais l'élément intentionnel de donner la mort ne résulte pas des éléments du dossier», a ajouté Me Frédéric Dutin, avocat du second mis en examen pour le même chef, 23 ans.
Les deux avocats jugent «possible» d'obtenir une requalification des faits en «coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner».
Le 5 juillet, Philippe Monguillot, 59 ans, qui voulait contrôler le ticket d'un passager et exigeait le port du masque pour trois autres, avait été roué de coups et grièvement blessé à la tête. En état de mort cérébrale, il était décédé 5 jours plus tard.
Interrogé par l'AFP, Me Alexandre Novion, avocat de l'épouse et des trois filles du chauffeur, a estimé que ces «gens incapables de présenter la moindre compassion» sont «à la recherche de l'alibi le plus invraisemblable pour justifier leur déferlement de haine».
«On a donc un système de défense qui consiste à dire que c'est la victime qui l'a bien cherché», a-t-il ajouté en précisant qu'il n'avait «pas eu accès à ces images».
Pour les avocats de la défense, le parquet de Bayonne a «fait l'impasse» sur ces images, «versées au dossier depuis le 6 juillet». Ils ont demandé à la juge d'avoir «accès à l'intégralité des images».
Deux autres protagonistes ont été mis en examen et écroués pour «non-assistance à personne en danger».