«Recommandation» plutôt qu'«obligation» : Didier Raoult donne son avis sur l'imposition du masque
Alors que le port du masque devient obligatoire dans de nombreux lieux publics ouverts et fermés, le professeur Didier Raoult estime qu'il aurait été préférable de recommander plutôt que d'imposer son usage.
Alors que l'imposition du port du masque s'étend en France, le professeur Didier Raoult «aurait préféré qu'on reste à un niveau de recommandation plus que d'obligation», tout en affirmant qu'il y avait une «certaine complexité à répondre» à la question de l'efficacité du port du masque pour empêcher les contaminations.
«Si les masques peuvent rassurer c'est une chose mais je suis inquiet qu'on fasse une fixation trop importante dessus, parce que maintenant c'est les gens qui vont vouloir faire la loi», a prévenu ce 19 août le directeur de l'IHU de Marseille, lors d'un entretien sur la chaîne Cnews. «Le masque ne joue pas qu'un rôle physique de protection par voie respiratoire, il joue un rôle de signal de "il y a une maladie contagieuse qui circule"», reconnaît néanmoins Didier Raoult qui affirme que le masque constitue un élément de protection important pour les soignants. Il invoque cependant le risque de tension sociale que l'imposition peut provoquer.
«Il y a toujours un dictateur rentré dans beaucoup de gens qui voudraient imposer [...] Il risque d'y avoir des tensions, des bagarres», a-t-il expliqué. «J'aurais préféré qu'on reste à un niveau de recommandation plus que d'obligation parce que j'ai peur que ça devienne encore quelque chose de clivant, de conflictuel», a-t-il encore développé.
La ministre du Travail Elisabeth Borne a annoncé le 18 août que le port du masque sera «systématisé» d'ici fin août dans «tous les espaces clos et partagés» des entreprises. Une demande qui avait été émise par plusieurs infectiologues pour réduire les risques de contamination. En outre, dans de nombreuses villes en France, comme c'est le cas dans de nombreux quartiers parisiens, il est désormais imposé de porter le masque dans les lieux publics ouvert.
«Il faut se calmer, faire des recommandations de bon sens je crois, mais je redoute, dans une société qui est aussi fragile et aussi nerveuse, toutes les mesures qui augmentent cette tension qui n'est pas justifiée par les nombres», a encore estimé le célèbre promoteur français de l'hydroxychloroquine, qui insiste pour sa part sur l'importance de l'hygiène des mains pour lutter contre la transmission des virus.
Dans le même entretien, le professeur a assuré que la situation actuelle était différente de celle d'il y a quelques mois, au plus fort de l'épidémie. «Plus vous testez, plus vous trouvez de cas», souligne-t-il pour expliquer l'augmentation des cas ces dernières semaines dans l'Hexagone. Et d'ajouter, minimisant la gravité de la situation : «ceux qu'on trouve maintenant et ceux que l'on trouvait en février ou en mars, ce n'est plus la même maladie.» Selon lui, les formes actuelles des cas de Covid-19 sont davantage «bénignes». Il n'y a «plus du tout de troubles de la coagulation» et «la proportion des gens hospitalisés est beaucoup plus faible», affirme-t-il.