Nommé à Matignon, Jean Castex veut «réunir la nation»
Le président de la République a choisi Jean Castex pour succéder à Edouard Philippe à Matignon. L'ancien Premier ministre avait présenté la démission de son gouvernement dans la matinée.
«L'écologie n'est pas une option et je crois qu'elle est désormais entrée dans toutes les têtes», a-t-il dit en confessant que l'«accélération» de l'écologie sera au cœur du projet, conformément aux volontés du président de la République.
«Le plan de relance du pays, la reconstruction, sera ma première mission, dès demain [...] Il faut continuer à soutenir l'économie en ces temps de crise», a assuré le chef du gouvernement.
«L'écologie n'est pas une option, elle est entrée dans toutes les têtes, transcende la classe politique. Accélérer le processus écologique, c'est au cœur de ce que m'a demandé le président de la République», a ajouté Jean Castex.
Jean Castex a dit vouloir «ouvrir des concertations» dans tous les territoires afin d'élaborer «un nouveau pacte social», dans un contexte de crise économique.
«Avant de donner les solutions, je souhaite que l'on en discute avec la nation, avec les partenaires sociaux, dans les territoires, avec tous les acteurs pour associer le plus possible à la recherche de solutions», a-t-il assuré.
Le nouveau Premier ministre Jean Castex a annoncé qu'il ferait son discours de politique générale «en milieu de semaine prochaine» au parlement et qu'il ferait «tout pour» former son gouvernement avant lundi 6 juillet.
«Tout ne peut pas se décider depuis Paris, je crois aux territoires, en la confiance», a déclaré le nouveau Premier ministre.
«Je suis un gaulliste social», déclare Jean Castex, interviewé pour la première fois depuis sa nomination au poste de Premier ministre, sur LCI. «Mes valeurs sont la responsabilité, c'est-à-dire qu'on ne peut pas tout attendre de l'Etat [...] mes valeurs sont aussi la laïcité, et [...] l'autorité gardienne des valeurs de la République», a-t-il détaillé.
Edouard Philippe est descendu du perron de l'hôtel Matignon sous des applaudissements nourris, et a quitté le bâtiment après être passé près du public dans la cour.
Remaniement : Suivez en direct la passation des pouvoirs entre Edouard Philippe et Jean Castex depuis Matignon.
Le nouveau Premier ministre Jean Castex a affirmé vouloir «plus que jamais réunir la Nation» face à la crise économique et sociale qui est «déjà là» avec le coronavirus. «Les priorités devront donc évoluer. Les méthodes devront donc être adaptées», a-t-il déclaré, ajoutant qu'une «nouvelle étape du quinquennat [s'ouvrait]».
«Merci beaucoup, mon cher Edouard. Pour vos propos, surtout pour votre action au service de nos concitoyens. Nul ne doute ici que vos immenses talents vont durablement rester au service de la France», a conclu le locataire de Matignon à l'attention de son prédécesseur.
Après la démission du gouvernement d'Edouard Philippe ce 3 juillet dans la matinée, le président de la République a nommé Jean Castex pour remplacer à Matignon celui qui vient d'être réélu à la mairie du Havre. Edouard Philippe quitte le gouvernement après trois années passées au poste de Premier ministre.
Au cours d'un entretien à l'Elysée la veille, les deux hommes «ont établi un constat partagé quant à la nécessité d'un nouveau gouvernement pour incarner une nouvelle étape du quinquennat, un nouveau chemin», a souligné l'Elysée auprès de l'AFP.
Ex-collaborateur de Nicolas Sarkozy, Jean Castex, 55 ans, maire LR de Prades, est depuis avril le délégué interministériel chargé du déconfinement. «Il est un haut fonctionnaire complet et polyvalent qui aura à cœur de réformer l'Etat et de conduire un dialogue apaisé avec les territoires», a expliqué l'Elysée, qui le présente comme «l'homme de la situation». La présidence estime que le nouveau locataire de Matignon «saura mettre en œuvre les reconstructions évoquées par le chef de l'Etat dans ses dernières expressions dans le cadre du nouveau chemin [du quinquennat]».
Jean Castex est «parfaitement rompu aux arcanes parisiennes et fin connaisseur des réalités locales et territoriales [...] qui conjugue expérience de la haute fonction publique – il est membre de la Cour des Comptes – et des mandats locaux : à la fois maire, président d'une communauté de communes et conseiller départemental», poursuit l'Elysée, estimant que «Paris et Prades, c'est un contraste important dans la période de reconstruction plurielle qui s'ouvre».