Le Modem se rêve en second pilier de la majorité... et n'entend pas faire de vagues
LREM ne disposant plus de la majorité absolue dans l'hémicycle, son allié le Modem s'imagine en indispensable allié pour gouverner le pays. Avec non pas l'idée de peser sur les décisions, mais de montrer sa fidélité pour gagner quelques ministères ?
«Maintenant, tout le monde va se rendre compte qu'il y a deux piliers dans la majorité, La République en marche et le Modem !» : alors que le départ de 17 députés du groupe LREM a fait perdre à ce dernier sa majorité absolue dans l'hémicycle, plusieurs cadres du Modem s'imaginent déjà propulsés au centre du jeu, en tant qu'alliés indispensables au parti présidentiel.
Au micro d'Europe 1, députés et cadres du parti se sont ainsi réjouis de leur nouvelle position, bien que l'un d'eux veuille croire qu'ils étaient «déjà» indispensables, les dissensions entre la majorité et les frondeurs ne datant pas d'hier. Toujours est-il que le groupe LREM ne pourra désormais plus voter ses lois sans l'appui du Modem. Si les centristes vont mécaniquement gagner en influence, dans les faits ils risquent surtout de voir le parti présidentiel tirer sur la bride. «On va gagner en poids mais on aura les mains liées et on perdra en liberté», souligne un conseiller cité par Europe 1.
Pas sûr pour autant que la situation soit mal vécue au sein du Modem. Transparents jusqu'à présents – votant sans sourciller les lois les plus controversées présentées par LREM – ils n'entendent en effet pas changer de stratégie, et surtout ne pas faire de vagues. L'objectif du parti ? Montrer qu'il sait être «présent» au côté du parti présidentiel en temps de crise... et capitaliser sur ce soutien indéfectible pour gratter quelques postes dans un éventuel futur gouvernement, qui aujourd'hui ne compte que trois ministres centristes ? «Si le MoDem est présent dans les temps difficiles, il faudra en tenir compte», glisse en tout cas un dirigeant du parti.
A moins bien entendu que ce plan ne tombe à l'eau et que LREM ne récupère rapidement la majorité absolue. La future suppléante d'Olivier Gaillard (ex-LREM, qui devrait quitter son poste de député pour devenir maire), pourrait ainsi rejoindre les rangs des «marcheurs» selon le député, et leur rendre de justesse la majorité absolue, avec 289 élus.