Cocktails Molotov, voitures incendiées, mortiers d'artifice : deuxième nuit d'émeute à Argenteuil

Cocktails Molotov, voitures incendiées, mortiers d'artifice : deuxième nuit d'émeute à Argenteuil
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Voiture incendiée dans une rue d'Argenteuil, dans la nuit du 18 au 19 mai (Charles Baudry, RT France).
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Des émeutiers ont fait usage de cocktails Molotov et provoqué des départs de feu dans la ville d'Argenteuil pour la deuxième nuit consécutive après la mort d'un jeune dans un accident de circulation le 17 mai. La police est à nouveau intervenue.

Deuxième nuit de violences urbaines à Argenteuil (Val d'Oise) ce 18 mai : des émeutiers ont à nouveau pris des effectifs de police pour cibles avec des tirs de mortiers d'artifice et des jets de cocktails Molotov. Ce phénomène de violences urbaines a commencé la veille, après un accident de circulation, lorsqu'un jeune homme de 18 ans, Sabri, s'est tué dans un accident de moto-cross dans la nuit du 16 au 17 mai.

Selon les premiers éléments communiqués par le parquet de Pontoise au sujet de l'enquête, l'équipage de police qui se trouvait à proximité n'est pas du tout impliqué dans l'accident, mais les violences sont malgré tout survenues le soir suivant. La famille du jeune homme, qui appelle au calme, souhaite de son côté déposer plainte «afin que les circonstances du décès de Sabri soient élucidées».

Sur place lors de cette nouvelle nuit de violences, le journaliste reporter d'images de RT France, Charles Baudry a pu constater que les policiers nationaux (Compagnie républicaine de sécurité et compagnie de sécurisation et d'intervention, notamment) ont assuré un retour à l'ordre à l'aide de gaz lacrymogène.

En face, des émeutiers envoyaient des projectiles incendiaires et des tirs de mortiers d'artifice.

Les voitures et les poubelles incendiées jonchaient également certaines voies publiques dans la ville.

«Si on ne brûle pas, ils vont étouffer l'affaire»

Notre reporter a pu interroger des jeunes présents sur place qui ont expliqué qu'ils comptaient attirer l'attention publique sur la mort du jeune Sabri en mettant le feu. Parmi les propos de ces jeunes témoins des violences urbaines, l'un assure : «De base, les policiers, ils sont là pour nous protéger, c'est comment ? Il y a plus de chances de mourir par les coups d'un policier que par autre chose maintenant.»

On va attirer la lumière chez nous, que le ministre de l'Intérieur il fasse le nécessaire

Un autre n'hésite pas à souligner : «On a dix personnes tuées pendant le confinement.» Tandis qu'un autre questionne : «On est du bétail, c'est ça ?»

Une explication arrive aussi : «Hé, on est obligé de tout brûler pourquoi ? Pour faire toute la lumière sur l'histoire. Si on ne brûle pas, ils vont étouffer l'affaire, comme ils ont étouffé des millions d'affaires, on veut la vérité. On va attirer la lumière chez nous, là, que le ministre de l'Intérieur il fasse le nécessaire là. Le petit, il est mort là, il s'est pas cassé une jambe.»

Et d'évoquer les émeutes urbaines de 2005, ainsi que la «fachosphère», avant de conclure : «A la base, on n'a pas envie de tout brûler, on a envie que ça se passe bien, mais on veut que la justice elle fasse son travail pour le petit, malheureusement, elle le fera pas si on ne brûle pas tout.»

«On en a marre des bavures policières, on va tout casser. On va les revendiquer nos droits, vous avez un rôle, vous, les journalistes là-dedans», explique encore l'un.

Pour mémoire, le 18 mai, le parquet de Pontoise a communiqué les premiers éléments de l'enquête : le jeune homme n'était pas poursuivi par la voiture de police qui était à proximité des lieux. Une expertise a confirmé l'absence de choc entre les deux véhicules : «Les premières constatations confirment à ce stade l'absence de poursuite de la moto par les policiers. Une expertise en accidentologie a d'ores et déjà été diligentée. Les premières conclusions confirment l'absence de choc entre le véhicule de la police et la moto.»

Faisant défiler sur son téléphone des images visiblement téléchargées sur les réseaux sociaux, un des adolescents interrogés par notre journaliste a montré diverses images d'interpellation et de mise à l'arrêt d'un deux-roues. Le jeune commente : «C'est normal ça ? Hop, il s'est fait plaquer. Il aurait pu tomber sur la tête...» Mais à l'image, la moto file, son conducteur toujours juché dessus, le policier n'est apparemment pas parvenu à interpeller le conducteur, impossible de dire si ce dernier porte un casque ou pas à l'image.

«Il faut expliquer que les policiers ne sont pas en cause dans tout et n'importe quoi»

A l'opposé de la version de ces jeunes, le policier militant de VIGI-MI, Noam Anouar, expliquait sur le plateau de RT France le 18 mai : «Il y a souvent de la surenchère, d'ailleurs on a un faux témoin dans l'affaire de Villeneuve-la-Garenne à l'encontre de qui de la prison ferme a été requise pour avoir diffusé de faux témoignages sur les réseaux sociaux qui accablaient la police, donc je pense qu'on sera encore confrontés à des phénomènes, c'est-à-dire des gens qui veulent à tout prix mettre le feu aux poudres. [...] Il ne faut pas raconter n'importe quoi, il faut s'approcher de ce qui correspond le plus à une vision de justice. [...] Il faut avoir un discours éducatif à l'endroit de la jeunesse [...] notamment au niveau des éducateurs qui doivent expliquer que les policiers ne sont pas en cause dans tout et n'importe quoi, que ce n'est pas un ennemi public. [...] Il faut tendre vers l'apaisement, il ne faut pas mettre de l'huile sur le feu en permanence au prétexte que la police serait impliquée de près ou de loin par sa seule présence.»

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