Coronavirus : un retour des frontières n’aurait «scientifiquement pas d’intérêt» selon Olivier Véran
Le ministre de la Santé a assuré sur l'antenne d'Europe 1 qu'une fermeture des frontières n'avait «pas d'intérêt» d'un point de vue scientifique. Les initiatives en ce sens se multiplient pourtant, y compris au sein même de l'UE.
Interrogé le 13 mars 2020 sur l’antenne d’Europe 1 à propos d’une possible fermeture des frontières afin d’endiguer la propagation de la pandémie mondiale de coronavirus, le ministre de la Santé et des Solidarités, Olivier Véran, en a rejeté l’idée même, avançant que «scientifiquement cela n'[avait] pas d'intérêt». «Nous avons posé la question au Conseil scientifique des frontières, comme nous avons posé toutes les autres questions. D’ailleurs, vous aurez des réponses écrites et je souhaite les rendre publiques, toujours dans un souci de transparence. Et ça, ce sera assez nouveau dans la gestion d'une épidémie. La réponse des [savants], c'est que, scientifiquement, ça n'a pas d'intérêt», a-t-il fait valoir.
Egalement interrogé sur le rétablissement de ses frontières décidé par l’Italie, le remplaçant d’Agnès Buzyn a assuré que la République transalpine «se [protégeait] de ses propres régions les plus actives en termes de circulation virale. Donc, la question n'est pas de savoir si on met une frontière entre l'Italie et la France. Un virus n'a pas de frontière, je l'ai déjà dit. Et le virus circule en France, en Espagne, en Allemagne. Il circule même dans des Etats qui ont déjà des frontières. J'étais avec le ministre suisse hier au téléphone, qui est frontalier avec l'Italie et la France [et] qui n'a pas fermé davantage ses frontières.»
Le ministre a encore ajouté que si fermeture des frontières il y avait, elle ne concernerait pas celles de l’Europe. «La question se posera vis-à-vis de pays qui n'ont peut-être pas pris pleinement conscience de la menace virale, et qui n'ont peut-être pas mis en place toutes les mesures», a-t-il enfin expliqué.
La France semble attendre les directives de Bruxelles avant de passer à l'acte, mais cela n’a pas empêché plusieurs pays de l’Union européenne, comme la Slovénie, l’Autriche, la Pologne, La République tchèque ou encore la Slovaquie de renforcer drastiquement les contrôles aux frontières. Des entorses à l’espace Schengen qui ont passablement irrité la nouvelle présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, qui a mis en garde contre d’«importantes conséquences économiques et sociales».
Dans le même temps, d’autres pays, tels que la Russie, ont annoncé fermer des pans entiers de leurs frontières terrestres comme celles avec la Pologne ou la Norvège, après avoir fermé fin janvier celle avec la Chine.