Complicité politico-médiatique? Quand Elkabbach briefait Hortefeux avant de le recevoir sur Europe 1

Mediapart a révélé le contenu de conversations téléphoniques datant de 2013 entre le journaliste Jean-Pierre Elkabbach et l'ancien ministre Brice Hortefeux, alors placé sur écoute dans le cadre de l'affaire des financements libyens de Sarkozy.
Certains journalistes n'hésitent visiblement pas à mettre temporairement la déontologie de côté, comme en témoigne un enregistrement téléphonique entre Jean-Pierre Elkabbach et Brice Hortefeux datant de 2013 et dont le contenu a été révélé ce 25 février par Mediapart.
On y découvre notamment comment le journaliste glisse à l'oreille de son interlocuteur quelques conseils en amont d’une interview de l'ancien ministre de l'Intérieur qu'il s'apprête à recevoir sur Europe 1.
Je te dis des trucs, prends mes notes. Tu les transformes à ta manière
«Je te dis des trucs, prends mes notes. Tu les transformes à ta manière», explique par exemple Jean-Pierre Elkabbach à son futur invité, ne lésinant par sur les suggestions : «Quand je te pose la question», «Tu peux envoyer une vacherie, là» ou encore «Focalise là-dessus et tape»...
Et le journaliste de se montrer persuasif sur les éléments de langage à choisir par Brice Hortefeux pour attaquer François Hollande, alors président de la République : «Si tu tapes un peu sur lui, tu peux dire qu’il est lui-même désorienté.»
Les deux hommes ignorent à ce moment-là être surveillés, la procédure d'écoute s'inscrivant dans le cadre de l'enquête sur les financements libyens de Nicolas Sarkozy. Soupçonné d'avoir effectué un voyage secret à Tripoli le 17 novembre 2006, l'ancien ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, avait de son côté présenté un alibi, affirmant se trouver à Paris dans le cadre de préparatifs d'un passage à l'antenne d'Europe 1.
C'est la raison pour laquelle, comme le rapporte Mediapart, les enquêteurs se sont intéressés à la teneur de tels préparatifs en amont d'une interview par Jean-Pierre Elkabbach, en 2013, de l'ancien ministre. Les policiers ont analysé «cinq appels téléphoniques en tout et pour tout, consacrés à la mise au point de deux émissions», explique le site d'investigation.
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