Blocus du lycée Maurice-Ravel : trois lycéens condamnés à une mesure de réparation

Blocus du lycée Maurice-Ravel : trois lycéens condamnés à une mesure de réparation© STEPHANE DE SAKUTIN Source: AFP
Des lycéens attendent devant le lycée Maurice Ravel à Paris, le 18 juin 2018 (image d'illustration).
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Trois mineurs ont été condamnés à une mesure de réparation pour «dégradation de biens d’autrui par un moyen dangereux» lors du blocage du lycée Maurice-Ravel. Des associations étaient montées au créneau.

Trois adolescents ont été déférés devant le parquet de Paris le 1er février, au lendemain d'un blocage survenu le 31 janvier au matin devant le lycée Maurice-Ravel, dans le XXe arrondissement de Paris, au cours duquel une poubelle a été embrasée. Au centre d’une enquête pour «dégradation de biens d’autrui par un moyen dangereux», a annoncé le parquet le 1er février, ils ont finalement été condamnés à une mesure de réparation pénale.

L’interpellation, le 31 janvier, de quatre lycéens (dont un a été relâché dès le lendemain), qui manifestaient contre la réforme du baccalauréat initiée par le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a par ailleurs suscité de vives émotions parmi les syndicats d’enseignants, chez les parents d’élèves et au sein de La France insoumise (LFI).

A tel point que la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) et le SNES-FSU, le principal syndicat des enseignants du second degré, ont appelé à un rassemblement le 1er février devant le tribunal de grande instance de Paris, où étaient jugés les trois mineurs. Des parents d’élèves et des enseignants se sont également mobilisés devant le commissariat du XXe arrondissement, du 31 janvier au soir au 1er février au matin, «pour exiger la libération des lycéens», selon le quotidien Le Monde.

«Une volonté de provoquer des réactions en chaîne des jeunes pour mieux discréditer le mouvement»

Dans une lettre adressée au recteur de l’académie et publiée sur Twitter, la co-secrétaire générale du SNES-FSU Paris, Laetitia Faivre, a dénoncé «un acharnement des forces de l’ordre sur [ses] élèves» et «une volonté de provoquer des réactions en chaîne des jeunes pour mieux discréditer le mouvement […] contre la très inégalitaire réforme du bac et les E3C».

La co-secrétaire tacle également le ministre de l’Education nationale et «l’Etat [qui] multiplient les démonstrations de force [et] les mesures de plus en plus répressives» au lieu de «chercher l’apaisement». Et de s’inquiéter, dans des propos rapportés par Le Monde : «Pour nous, il y a une volonté de stopper net la mobilisation montante des lycéens.» Le SNES-FSU Paris a ainsi demandé au recteur «d’intervenir pour ces jeunes lycéens».

Plusieurs membres de la classe politique ont réagi sur Twitter dès le 31 janvier, exigeant la libération des trois mineurs.

La députée LFI de la 11e circonscription de Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain, s'est d'abord indignée de la situation des lycéens interpellés, avant de s'exclamer : «Exigeons leur libération.»

De son côté, le député LFI de la première circonscription de Seine-Saint-Denis, Eric Coquerel, a fait preuve d'empathie envers les parents des trois mineurs en garde-à-vue. «Cette disproportion dans la répression est toujours plus insupportable. Je demande leur libération immédiate», a-t-il indiqué.

Les trois lycéens condamnés à une procédure alternative

Toutefois, les trois lycéens sont sortis du tribunal de grande instance de Paris le 1er février au soir, accueillis par quelques-uns de leurs soutiens. Un journaliste du site d'information de gauche Là-bas si j'y suis était sur place et relate que «le parquet a choisi une procédure alternative pour les mineurs appelée la mesure de réparation pénale». Et de préciser que «les familles doivent simplement rembourser la poubelle brûlée.» 

Alors que la première session des épreuves communes de contrôle continu du baccalauréat, communément surnommée E3C, se déroule depuis le 20 janvier et jusqu'à la mi-mars selon les établissements, des actions ont été organisées dans plusieurs villes de France à l’appel de la quasi-totalité des syndicats étudiants, dès le premier jour des examens.

Professeurs, lycéens et manifestants protestent contre la réforme du baccalauréat dont la toute nouvelle version, vectrice selon eux d'inégalités, entrera en vigueur en 2021 : les séries ES (économique et social), S (scientifique) et L (littéraire) sont supprimées au profit d'un bac dit «modulaire». Les épreuves anticipées des élèves de première de 2020, dites «E3C», entrent dans ce cadre.

Lire aussi : Des chefs d'établissements scolaires s'insurgent contre «la violence du climat social actuel»

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