Manipulation macronienne ? Le score de LREM devrait être artificiellement embelli aux municipales
Selon France 2, l'Intérieur, sous l'égide de Christophe Castaner, a modifié les règles de calcul des scores de chaque parti en vue de la publication des résultats nationaux pour les municipales. LREM devrait être la grande gagnante.
Le ministère de l'Intérieur a préparé son coup médiatique pour favoriser les scores de La République en marche lors des municipales des 15 et 22 mars. Alors que les premiers résultats seront connus peu après 20 heures, France 2 a constaté que Beauvau, actuellement dirigé par Christophe Castaner, avait choisi de modifier les règles de calcul du score de chaque parti politique au soir des résultats. «96% des communes ne seront pas prises en compte dans les résultats nationaux, ce qui pourrait bien grossir artificiellement les scores du parti présidentiel», note le média public.
Ainsi, une circulaire a été adressée aux préfets pour modifier les nuances politiques des villes de plus de 9 000 habitants. Toutes les communes en-dessous de ce seuil ne bénéficieront d'aucune classification et seront donc effacées des résultats nationaux. Cela concerne ainsi 96% des communes et 54% des électeurs. Un électeur d'une ville de moins de 9 000 habitants qui souhaiterait adresser un message politique en sanctionnant La République en marche (LREM) ne verra donc pas son vote pris en compte pour la moyenne nationale.
Interrogé par France 2, le politologue Pascal Perrineau confirme que cette opération devrait logiquement favoriser LREM : «Cette France de plus de 9 000 habitants, oui, c’est une France plus macroniste, c’est une France moins lepéniste. Donc là il y a peut-être la tentation de cacher la faiblesse inévitable de La République en marche aux élections municipales.»
Le parti présidentiel devrait être d'autant plus avantagé lors des municipales qu'il a apporté son soutien dans de nombreuses villes de plus de 9 000 habitants aux favoris (et donc aux maires sortants) – qu'ils soient encartés chez Les Républicains (Toulouse, Rueil-Malmaison, Sartrouville, etc.) ou au Parti socialiste (Clichy-sous-Bois, Pontault-Combault, Le Creusot, etc.). LREM, ne présentant évidemment pas de candidats face à eux, emploie toutes les manœuvres possibles pour se targuer au maximum d'avoir remporté ces élections.
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