Violences place d'Italie : pour Mélenchon, le préfet «a lui-même créé les conditions du débordement»

Violences place d'Italie : pour Mélenchon, le préfet «a lui-même créé les conditions du débordement»© Thomas SAMSON Source: AFP
Jean-Luc Mélenchon, chef de file des insoumis.
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Le chef de file insoumis n'a pas mâché ses mots à l'encontre du préfet de Paris Didier Lallement, qu'il a accusé d'avoir «créé les conditions du débordement» place d'Italie, le 16 novembre, en demandant un départ de manifestation à cet endroit.

Invité à commenter l'actualité dans l'émission Dimanche en politique sur France 3, le 17 novembre, Jean-Luc Mélenchon a tiré à boulets rouges sur le préfet de Paris et le ministre de l'Intérieur, après les violences survenues le 16 novembre sur la place d'Italie à Paris (XIIIe arrondissement), la veille. 

Le préfet de police a été nul dans cette affaire

Selon le chef de file de La France insoumise (LFI), Didier Lallement est responsable de l'envenimement de la situation, en ayant demandé le départ d'une manifestation de Gilets jaunes au niveau de la place d'Italie, alors que celle-ci était en travaux. Cette caractéristique du lieu, selon le député de Marseille, a facilité la casse et les débordements. «Même le maire de l'arrondissement a trouvé que ce n'était pas le bon endroit [...] Le préfet de police a été nul dans cette affaire. Il a lui-même créé les conditions du débordement», a-t-il estimé. Selon le président de groupe à l'Assemblée nationale, l'«autorité publique a le devoir de mettre en place ce qui est le plus favorable, pas de créer les conditions du désordre comme l'a fait le préfet [Didier] Lallement».

Sur la question de la présence de casseurs parmi les manifestants, Jean-Luc Mélenchon a évoqué un groupe avec «tout dedans, des gens excités, des gens calmes», comme dans tout «groupe humain un peu important». 

Relancé par le journaliste Francis Letellier lui demandant si le ministre de l'Intérieur devait rappeler son préfet à l'ordre, le député a répondu que Christophe Castaner avait déjà «renvoyé le précédent préfet en estimant qu'il était pas bon, que c'était à cause de lui qu'il y avait eu des désordres et des débordements». 

Même jugement sévère pour le ministre de l'Intérieur, dont Jean-Luc Mélenchon a estimé qu'il avait un «lourd passif maintenant à son actif», au vu du nombre de blessures graves survenues lors du mouvement des Gilets jaunes. Pour l'insoumis, Christophe Castaner «incarne la faillite d'une doctrine d'emploi de la police française», comparé à «autrefois», notamment lors de mai 68, qui avait fait peu de victimes au vu de l'ampleur de la contestation. 

L'intention du gouvernement et de monsieur Macron c'est de faire tellement peur que les gens ne disent plus rien

«L'intention du gouvernement et de monsieur Macron c'est de faire tellement peur que les gens ne disent plus rien», a-t-il estimé sur la question, parlant d'une «répression sans précédent d'un mouvement social». 

A Paris le 16 novembre, durant deux heures en début d'après-midi, la situation est restée confuse place d'Italie, où les forces de l'ordre ont tenté de disperser de petits groupes de casseurs, alternant charges brèves et jets de gaz lacrymogènes. «Au vu des violences et des exactions», la préfecture de police a demandé l'annulation de la manifestation qui devait s'élancer de cette place à partir de 14h. Des voitures ont été renversées ou incendiées, un engin de chantier et des poubelles ont été brûlés, des abribus saccagés. Enfin, des pompiers ont été empêchés d'intervenir et, au centre de la place, un monument en mémoire du maréchal Juin a été dégradé.

Lire aussi : «Pas de violences irréparables» contre les Gilets jaunes ? Les propos de Macron font scandale

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