«Affairisme», «présumé innocent» : la mise en examen de Richard Ferrand fait réagir (EN CONTINU)

Mis en examen pour «prise illégale d'intérêts», Richard Ferrand a s'est dit «déterminé à poursuivre [sa] mission» à la tête du palais Bourbon. Si le chef d'Etat lui garde toute sa confiance, des membres de l'opposition ont appelé à sa démission.
Après la mise en examen de Richard Ferrand, sa compagne était à son tour entendue par les juges au sujet de l’affaire des Mutuelles de Bretagne le 12 septembre : Sandrine Doucen a été placée dans la soirée sous le statut de témoin assisté pour «complicité de prise illégale d’intérêts et recel», a annoncé le parquet de Lille qui a précisé que les trois juges lillois en charge de l’enquête «ont décidé de placer Mme Sandrine Doucen sous le statut de témoin assisté pour complicité de prise illégale d’intérêts et recel. Elle était également entendue en qualité de représentante légale de la SCI SACA. La personne morale a été placée sous le statut de témoin assisté pour recel.»
Richard Ferrand «a des fonctions qui nécessitent d'être au-dessus de tout soupçon», estime pour sa part Sergio Coronado, ancien candidat LFI aux européennes.
Auteur: RT FrancePour Nicolas Dupont-Aignan, «quand on est mis en examen, on se retire».
Auteur: RT FranceS'exprimant sur TF1, Edouard Philippe exprime son «amitié» et son «soutien total» à Richard Ferrand.
«Je n'ai pas le droit de m'exprimer sur la décision de justice pour des raisons liées à la séparation des pouvoirs [...] mais permettez-moi de dire, en tant qu'Édouard Philippe à Richard Ferrand, l'amitié réelle que je lui porte, le soutien qui est total et la confiance que j'ai dans sa capacité à faire valoir son innocence», a souligné le chef du gouvernement, estimant que Richard Ferrand pouvait «continuer à assurer la présidence de l'Assemblée nationale dans de bonnes conditions».
Le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a estimé que Richard Ferrand ne devait pas démissionner de la présidence de l'Assemblée nationale, anticipant et regrettant une «mise au pilori».
Répondant à un journaliste qui lui demandait si Richard Ferrand devait, à son avis, démissionner, le patron des députés Insoumis, de retour d'Amérique du sud, a répondu : «Peut-être qu'il y a un an, je vous aurais donné raison. Maintenant, je sais que c'est des menteurs [les juges], peut-être que Richard Ferrand est tombé dans un piège.»
«Il existe dans ce pays la présomption d’innocence», a-t-il souligné, estimant : «Monsieur Ferrand va être mis au pilori pendant plusieurs jours [comme] Quasimodo» : «les gens passent et lui jettent des pierres, là c'est pareil, un premier juge déclare un non-lieu, un autre le met en examen.»
«Je ne crois personne, je ne crois pas les juges [...] je n'ai pas confiance dans la justice», a encore affirmé Jean-Luc Mélenchon, promettant de ne pas sombrer dans «la logique formelle, selon laquelle "ils sont tous inculpés donc c'est tous les mêmes"».
Evoquant les procédures en cours contre sa formation, le leader insoumis a ajouté : «La France n'est plus la France qu'on a connue, mais un pays dans lequel la brutalité et la violence du pouvoir s'exerce comme jamais jusque-là, et qui nous fait passer les moments du passé comme des moments de grande tranquillité.»
Au micro de notre reporter, Jean Lassalle, député de la 4e circonscription des Pyrénées-Atlantiques, Gilles Le Gendre, député de la 2e circonscription de Paris et Philippe Gosselin, député de la 1er circonscription de la Manche, ont réagi à la mise en examen de Richard Ferrand.
Hubert Coudurier, directeur de l'information du Télégramme, réagit à la mise en examen de Richard Ferrand, sur le plateau de RT France.
Auteur: RT FranceNotre reporter Katia Pecnik a récolté, dans les couloirs de l'Assemblées les réactions des députés.
Auteur: RT FranceL'eurodéputé LR François-Xavier Bellamy a jugé qu'«en réalité, les députés LREM avaient déjà trahi leur promesse de moraliser la vie politique dès la première semaine de leur mandat, quand ils ont élu Richard Ferrand à leur tête parce que les affaires l’avaient obligé à quitter le gouvernement.»
En réalité, les députés LREM avaient déjà trahi leur promesse de moraliser la vie politique dès la première semaine de leur mandat, quand ils ont élu Richard Ferrand à leur tête parce que les affaires l’avaient obligé à quitter le gouvernement... Prêts pour un nouveau reniement ?
— Fx Bellamy (@fxbellamy) September 12, 2019Répondant aux question de LCP, Gilles Le Gendre, président du groupe LREM à l'Assemblée nationale, a soutenu son collègue du palais Bourbon. «J’apporte un soutien total à Richard Ferrand […] qui est un soutien de principe. La décision est tombée. Nous n’en contestons absolument pas la légitimité […] Je suis absolument convaincu que l’examen des faits permettra de démontrer l’intégrité de Richard Ferrand», a-t-il assuré, ajoutant qu'«à [ses] yeux il [devait] rester président» de l'institution.
#MutuellesDeBretagne : "J'apporte un soutien total à Richard #Ferrand (...) Je suis convaincu que l'examen des faits démontrera l'intégrité totale de @RichardFerrand (...) Evidemment, il doit rester président de l'Assemblée nationale", considère @GillesLeGendre. #DirectANpic.twitter.com/DLaiNFF5Fa
— LCP (@LCP) September 12, 2019
Le parquet de Lille a annoncé dans la nuit du 11 au 12 septembre la mise en examen Richard Ferrand pour prise illégale d'intérêts dans l'affaire immobilière des Mutuelles de Bretagne. Le président de l'Assemblée nationale a pris «acte de cette mesure procédurale qui va lui permettre de pouvoir se défendre dans ce dossier» et a assuré «rester serein sur l’issue de la procédure, au regard du classement sans suite de l’ensemble des griefs de la première plainte» en octobre 2017, «d’autant plus qu'aucun élément nouveau n’a été versé à ce dossier dans lequel il n’y a ni préjudice ni victime».
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