L'UE, synonyme de «paix» et «liberté» ? Ce tweet de la Commission qui ne convainc pas tout le monde
Afin de combattre l'abstention en amont de l'élection du 26 mai, la Commission européenne a décidé de dresser une liste des bienfaits qu'elle considère être liés à l'UE. Mais de nombreux internautes ont jugé ces associations quelque peu excessives...
La Commission européenne a publié le 18 mai un tweet dans lequel elle liste 11 principes, pour la plupart universellement considérés comme positifs, qu'elle attribue à l’existence des institutions européennes. Le panégyrique énumère de manière lapidaire «la paix», «la liberté», «la solidarité», «la diversité», «l'égalité» ou même «le futur», avant de conclure par cette injonction : «Votez.»
🇪🇺 c’est la paix
— Commission européenne 🇪🇺 (@UEFrance) 18 mai 2019
🇪🇺 la liberté
🇪🇺 la solidarité
🇪🇺 la diversité
🇪🇺 les droits de l’homme
🇪🇺 les opportunités
🇪🇺 Erasmus
🇪🇺 la recherche
🇪🇺 la protection
🇪🇺 l’égalité
🇪🇺 le futur.
Votez. #CetteFoisJeVote
Egalement présente sur le compte Twitter en anglais de la Commission européenne, la publication n'a pas manqué de faire réagir les internautes, générant un millier de «likes», mais aussi de nombreux commentaires, pour la totalité, ou presque, critiques ou moqueurs.
«Diversité des pauvres», «opportunités de délocaliser» ?
«10 fakes news dans un seul tweet !», a par exemple estimé un internaute qui explique même songer à signaler la publication.
10 fakes news dans un seul tweet !
— Sebcbien (@Sebcbien46) 18 mai 2019
C'est très très fort !
Félicitation👏👏👏 Vous êtes des champions👍.
Au passage ne m'en voulait pas si je vous signale.😘
«On se croirait dans 1984», juge un autre internaute, en référence au roman d'anticipation de George Orwell dans lequel un Etat totalitaire martèle des devises contradictoires telles que : «La guerre, c'est la paix» ou «la liberté c'est l'esclavage».
on se croirait dans 1984 :x
— Julien Bayer ⭐️⭐️🇫🇷 (@MisterTitaniK) 18 mai 2019
D'autres commentateurs ont choisi de dresser des listes moins élogieuses de ce que représentait l'Union européenne à leurs yeux. L'énumération de l'un inclut par exemple un «lobbying agressif», des «mensonges industriels» ou encore des «dirigeants de l'Union européenne sous influences». L'inventaire négatif d'un autre évoque «la perte de souveraineté», «les crises financières de l'euro» ou encore «la désindustrialisation».
la pauvreté
— FlyRock (@FlyGoldRock) 20 mai 2019
la perte de souveraineté
les crises financières de l'euro
la dette
le chômage de masse
la fin des retraites
l'immigration de masse
la fin des services publiques
les produits OGM
la désindustrialisation#Européennes2019
Reprenant le format choisi par la Commission, un utilisateur de Twitter a décidé de compléter la liste initiale : «La diversité des pauvres», «les opportunités de délocaliser» ou encore «Erasmus en Turquie [qui n'est pas membre de l'Union européenne et pourtant bien membre du programme Erasmsus]», ironise-t-il.
🇪🇺 c’est la paix
— M Frexit, bâtisseur de France (@mfrexit) 18 mai 2019
en Bosnie
🇪🇺 la liberté
de ne pas manifester
🇪🇺 la solidarité
contre les GJ
🇪🇺 la diversité
des pauvres
🇪🇺 les droits de l’homme
maiss pas de la femme voulée
🇪🇺 les opportunités
de délocaliser
🇪🇺 Erasmus
en Turquie
.../...
Parmi les commentaires répondant au tweet de la Commission européenne, il est difficile de trouver un internaute volant au secours de cette dernière.
La publication, destinée à encourager la mobilisation des électeurs au scrutin du 26 mai, s'ajoute à de nombreux appels anti-abstentionnisme, de la part notamment d'acteurs extérieurs aux institutions européennes, dans un contexte d'impopularité croissante pour les élections européennes. En effet, comme le rappelle le site du Parlement européen, le taux de participation, tous pays de l'Union européenne confondus, n'a cessé de baisser à chaque échéance électorale européenne depuis 1979.
Récemment, une centaine de chefs d'entreprises déterminés à convaincre leurs salariés d'emprunter le chemin des urnes le 26 mai, ont publié un manifeste intitulé : «Europe Je Vote !»