Pour Nathalie Loiseau, un vote pour le RN aux européennes est un vote en faveur du «groupe Poutine»
Tête de liste de la majorité présidentielle aux européennes, Nathalie Loiseau s'alarme de la «très grande sympathie pour la Russie» du RN, dont les élus constitueraient, avec d'autres nationalistes, un «groupe Poutine» au Parlement européen.
La campagne des européennes vient à peine d'être officiellement lancée que la stratégie de la majorité présidentielle pour faire face à son principal adversaire, le Rassemblement national (RN), se dessine déjà de façon claire. Et, éternel refrain, le parti présidentiel n'a pas hésité longtemps pour agiter le spectre d'une soi-disant influence russe sur le scrutin.
Dans une interview accordée au Monde ce 15 mai, la tête de la liste «Renaissance», Nathalie Loiseau, estime ainsi qu'un vote en faveur de la liste du RN reviendrait à porter la Russie de Vladimir Poutine au Parlement européen. «Marine Le Pen et ses amis ont en commun une très grande sympathie pour la Russie de Vladimir Poutine. Le groupe d’extrême droite qu’ils veulent constituer, c’est le groupe Poutine au Parlement européen», lance-t-elle sans ambages dans les colonnes du quotidien.
Dénonçant le «danger pour l’Europe à laisser gagner les nationalistes», elle s'alarme d'une éventuelle alliance entre le RN et «d’autres nationalistes antieuropéens viscéraux», dont le seul projet serait de «bloquer le projet européen», quand bien même ni le «Frexit», ni la sortie de l'euro ne sont à l'ordre du jour du RN. Et la tête de liste de la majorité de jouer sans complexe sur les peurs, jugeant possible un «retour aux années 1930», contre lequel son parti s'érigerait en rempart.
Côté propositions concrètes, Nathalie Loiseau soutient que son projet est «une des voies de sortie du grand débat, à travers des solutions européennes». Alors que le pays traverse une crise sociale mise en lumière par le mouvement des Gilets jaunes, elle assure que la liste «Renaissance» vise à «remettre le social au cœur du projet européen», et soutient vouloir lutter contre le dumping social, que certaines forces politiques associent à la construction européenne actuelle : «L’Europe de demain sera sociale ou ne sera pas.» Les électeurs en décideront.