ADN synthétique, «tenues Robocop», drones, motards... Un 1er mai sous très haute sécurité
Après plusieurs remises en cause de la stratégie gouvernementale sécuritaire à l'occasion de certains actes des Gilets jaunes à Paris, le dispositif de maintien de l'ordre est-il en passe de prendre une ampleur inédite pour le 1er mai ?
A deux jours du traditionnel défilé du 1er mai prévu dans la capitale, la préfecture de police a mis en garde le 29 avril contre «des risques de violences et de dégradations», annonçant notamment «un arrêté obligeant les responsables de commerces [...] installés sur le parcours du cortège intersyndical à fermer leurs établissements le temps de la manifestation». Le président de la République lui-même, réagissant à la probable présente de black blocs dans les cortèges, a demandé une réponse «extrêmement ferme» à leur encontre.
#Manifestation | Didier Lallement, préfet de Police, a pris un arrêté de fermeture des établissements installés sur le parcours de la manifestation intersyndicale du 1er mai 2019.
— Préfecture de police (@prefpolice) 29 avril 2019
Davantage de précisions dans notre communiqué de presse. pic.twitter.com/hIsxSJ92fC
Le dispositif se durcit et nous l'assumons
Le ministère de l'Intérieur a opté pour une stratégie sécuritaire de grande ampleur. «Clairement, le dispositif se durcit et nous l'assumons», a ainsi confié au Point Laurent Nunez, secrétaire d'État du ministre de l'Intérieur. Et l'hebdomadaire de détailler une partie des moyens que le gouvernement souhaite déployer pour assurer le maintien de l'ordre : «De l'ADN synthétique (peinture chimique indélébile) pour marquer les agitateurs de manière durable ; des drones pour repérer – et filmer – du ciel les fauteurs de troubles ; des motards pour permettre aux brigades de répression antiviolence (BRAV) de se "projeter" dans les cortèges aux fins d'interpeller les casseurs en flagrant délit… Et des effectifs de gendarmes et de policiers décuplés.»
Détail symbolique d'une stratégie sécuritaire inédite assumée par le gouvernement, les unités de première ligne ont reçu l'ordre de prendre leur service «en "tenue Robocop", surnom donné aux "gilets pare-coups lourds", ces équipements coqués et ultra-renforcés normalement réservés aux émeutes urbaines», explique Le Point.
Après le 1er mai 2018, marqué par des débordements ainsi que la présence, dans le cortège, de plusieurs individus s'étant adonné à des actes de délinquance, «des failles» dans la gestion de la manifestation avaient été dénoncées dans les rangs même de la police. Pour éviter de se retrouver de nouveau sous le feu des critiques, le gouvernement prévoirait cette année de mobiliser, comme le révèle Le Point, pas moins de 5 000 agents.
La mobilisation des Gilets jaunes, qui se poursuit depuis plus de cinq mois, donne à ce 1er mai une couleur particulière. Le ministère de l'Intérieur, qui a été confronté à de très nombreuses critiques quant à sa gestion des différents actes parisiens de la mobilisation citoyenne, est plus que jamais attendu au tournant.
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