Violences contre les Roms en Seine-Saint-Denis : les associations tirent la sonnette d'alarme

Violences contre les Roms en Seine-Saint-Denis : les associations tirent la sonnette d'alarme© RT France
Anina Ciuciu, avocate et porte-parole de La voix des Rroms.
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Des actes de violence ont ciblé les Roms après que des fausses accusations d'enlèvement d'enfants par ces derniers, ont circulé sur les réseaux sociaux. RT France s'est rendue à une conférence de presse d'associations de défense des Roms.

Après la médiatisation des violences qui ont frappé les Roms en Seine-Saint-Denis et dans les Hauts-de-Seine ces derniers jours, une conférence de presse s'est tenue dans le XIXe arrondissement de Paris le 26 mars. Les associations de défense des Roms ont rappelé, au micro de RT France, que les rumeurs relayées sur les réseaux d'enlèvement d'enfants et de trafics d'organes par ces populations étaient infondées, et qu'elles avaient été démenties par les autorités.

«La rumeur circule, les gens n'arrêtent pas d'en parler sur les réseaux [sociaux] et de dire : "On va se réunir, on va les défoncer, on va les faire partir"», a déploré Liliana Hristache, présidente de l'association Rom réussite, interrogée par RT France.

Les voisins, normalement, ils s'entraident, ils se protègent, ils ne s'agressent pas

Anina Ciuciu, avocate et porte-parole de l'association La voix des Rroms a tenu à rappeler au micro de RT France : «Les gens qui sont effrayés par cette peur de l'enlèvement doivent se rassurer, ils n'ont rien à craindre pour eux, ni pour leurs enfants. Par contre, il y a aujourd'hui des enfants qui sont menacés [...] par des gens qui sont violents, qui viennent les intimider, qui viennent les violenter. Je pense que cela doit cesser, ce sont des voisins. Les voisins, normalement, ils s'entraident, ils se protègent, ils ne s'agressent pas.»

Lors d'une prise parole à l'occasion de cette conférence de presse, la jeune Rahela Constantin, 23 ans qui effectue actuellement son service civique, a décrit la situation dans le «bidonville» où résident ses parents près d'Orly : «Je n'étais pas au courant de cette rumeur jusqu'à hier soir, c'est ma mère qui m'a prévenue. Je suis allée sur Facebook. J'ai regardé les vidéos, l'agression. J'ai été vraiment choquée, j'ai eu très peur. Mes parents, également, ont eu très peur de sortir pour aller chercher à manger, parce que nous avons tous des plaques minéralogique immatriculées en Roumanie. [...] Mon oncle a fait venir toutes les femmes et les enfants chez lui. On est donc allées chez lui pour la nuit. [...] Mes parents ont décidé de partir en Roumanie, mais moi, je préfère rester ici parce que je n'ai pas la chance d'avoir un travail en Roumanie.»

Le gouvernement dénonce des «dérives inacceptables»

Réagissant à cet inquiétant phénomène, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a qualifié le 27 mars de «dérives inacceptables» les violences qui ont visé des Roms désignés par des rumeurs sur les réseaux sociaux : «Il faut qu'on puisse adapter nos réponses, à la fois judiciaires, pénales, à la violence qu'on peut aujourd'hui constater et aux dérives absolument inacceptables qui visent en particulier la communauté rom depuis quelques jours.»

Cité par l'AFP, Benjamin Griveaux a précisé que ce phénomène était selon lui «la démonstration de la nécessité absolue de lutter contre les fake news» et a souligné «l'importance de l'information, de la qualité des sources, [...] et du travail journalistique», ainsi que le besoin «de faire la différence entre des sites d'information et des sites de propagande, entre des sites d'information qui ont pignon sur rue et des sites complotistes, conspirationnistes.»

La veille de cette déclaration, le 26 mars, RT France avait déjà interrogé par téléphone Anina Ciuciu, porte-parole de la Voix des Rroms, qui en avait appelé à la responsabilité de l'Etat et des réseaux sociaux dans cette affaire : «Après l'affaire du jeune Darius laissé pour mort dans un caddy de supermarché en 2014, qui s'est soldée par un non-lieu, nous demandons aux autorités de prendre acte du phénomène. Il y a selon nous deux volets à prendre en compte : tout d'abord, nous attendons une vraie justice suite à ces intimidations, ces menaces et ces violences à Bondy, à Bobigny, à Noisy-le-Sec, à Colombes et à Montreuil. Ensuite, nous souhaitons que les réseaux sociaux prennent leurs responsabilités après que des incitations à la haine ont été constatées sur leurs plateformes.»

Une vingtaine de personnes ont été interpellées dans la nuit du 25 ou 26 mars en Seine-Saint-Denis après des violences visant des Roms, selon une source policière contactée par l'AFP.

Lire aussi : Fausses accusations d'enlèvements d'enfants : des Roms pourchassés en Seine-Saint-Denis (VIDEO)

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