Fausses accusations d'enlèvements d'enfants : des Roms pourchassés en Seine-Saint-Denis (VIDEO)

Fausses accusations d'enlèvements d'enfants : des Roms pourchassés en Seine-Saint-Denis (VIDEO)© CHRISTOPHE ARCHAMBAULT Source: AFP
Des habitations de fortune abandonnées en hâte par des Rroms délogés par les forces de l'ordre à Paris, novembre 2017 (image d'illustration).
Suivez RT en français surTelegram

Des vidéos de violences à l'encontre de Roms en Seine-Saint-Denis sont apparues sur les réseaux sociaux, après des rumeurs, infondées selon la préfecture, faisant état d'enlèvement d'enfants dans le secteur.

20 personnes ont été interpellées dans la nuit du 25 mars dans le département de la Seine-Saint-Denis après des violences visant des Roms. Ces derniers sont désignés par des rumeurs sur les réseaux sociaux comme étant à l'origine d'enlèvements d'enfants, selon une source policière citée par l'AFP.

«Plusieurs rixes et violences» avaient été constatées dès le début de soirée le 25 mars dans les villes de Clichy-sous-Bois et Bobigny, selon cette source, qui précise néanmoins que personne n'a été blessé dans ces localités. Les 20 personnes arrêtées ont été placées en garde à vue.

Ces violences font suite à la multiplication, sur les réseaux sociaux, de messages alarmants évoquant des tentatives d'enlèvements d'enfants ou d'adolescents par des personnes circulant en camionnette dans plusieurs localités d'Ile-de-France, en particulier les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis. 

Evoquant une «rumeur infondée», la préfecture de police a fait savoir à l'AFP «qu'aucun enlèvement, ni dans les Hauts-de-Seine, ni en Seine-Saint-Denis» n'était «avéré». La préfecture a par ailleurs émis un tweet dans ce sens. «Suite au partage de cette rumeur sur les réseaux sociaux, deux personnes ont été injustement accusées puis lynchées», a souligné  la préfecture.

Des vidéos disponibles sur les réseaux sociaux montrent des cas de violences contre les Roms avec des sous-titres sans équivoque.

Contactée par RT France, Anina Ciuciu, porte-parole de l'association La Voix des Rroms a estimé que cette flambée de violences était en réalité liée à un phénomène «très ancien» : «Il s'agit d'un stéréotype séculaire véhiculé sur les Roms», a-t-elle ajouté. Mais elle a également tenu à souligner que «ces rumeurs de prétendus kidnappings [avaient été] démenties par les juges et les enquêteurs.»

La porte-parole a aussi déploré que «la propagation de ces rumeurs soit aggravée par la célérité des réseaux sociaux.» Selon elle, la violence envers les Roms «est favorisée par la vulnérabilité et la précarité de ces populations marginalisées. C'est facile de s'en prendre à eux.» Anina Ciuciu précise par ailleurs que des antécédents avaient été constatés au cours du mois de mars, et que des plaintes seraient prochainement déposées à cet égard.

L'avocate en appelle à présent à la responsabilité de l'Etat à propos de ces violences : «Après l'affaire du jeune Darius laissé pour mort dans un caddy de supermarché en 2014, qui s'est soldée par un non-lieu, nous demandons aux autorités de prendre acte du phénomène. Il y a selon nous deux volets à prendre en compte : tout d'abord, nous attendons une vraie justice suite à ces intimidations, ces menaces et ces violences à Bondy, à Bobigny, à Noisy-le-Sec, à Colombes et à Montreuil. Ensuite, nous souhaitons que les réseaux sociaux prennent leurs responsabilités après que des incitations à la haine ont été constatées sur leurs plateformes.»

Anina Ciuciu exige enfin une «protection immédiate» de ces «personnes terrorisées» de la part des services de police.

Le 16 mars à Colombes (Hauts-de-Seine), une vingtaine de jeunes avaient pris à partie les occupants d'une camionnette, qui faisait l'objet de rumeurs, selon une source policière, avant d'incendier le véhicule. Les deux hommes, blessés, ont réussi à s'extirper du véhicule pour se réfugier dans un hall d'immeuble. Ils n'ont pas porté plainte.

En Seine-Saint-Denis, le commissaire de Clichy-sous-Bois/Montfermeil, David Moreira, avait adressé le 25 mars un communiqué aux communes de son secteur pour appeler à la «prudence car une certaine psychose commence à s'installer.».

Les «nombreux signalements» reçus par les services de police «sont analysés avec la plus grande précaution», affirme une source proche du dossier, insistant sur le fait qu'il n'y avait «pas de cas avéré d'enlèvement de mineurs par des Roms» dans le département. 

Lire aussi : Des jeunes de cité délogent 16 Roms squattant une maison pour la rendre à son propriétaire (VIDEOS)

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix