Mercenaires, armement fantaisiste et primes : ces contrevérités sur les forces de l'ordre

Mercenaires, armement fantaisiste et primes : ces contrevérités sur les forces de l'ordre© Thomas SAMSON Source: AFP
Des forces de l'ordre sur la place de l'Etoile le 16 mars, à Paris, lors de l'acte 18 des Gilets jaunes (image d'illustration).
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Les policiers ont-ils été augmentés de 300 euros ? Des mercenaires étrangers ont-ils été déployés face aux Gilets jaunes ? Les blindés de la gendarmerie sont-ils dotés d'une arme secrète ? Fantasmes et contrevérités autour du maintien de l'ordre.

Les forces de l'ordre françaises ont été lourdement sollicitées depuis le début du mouvement des Gilets jaunes entamé au mois de novembre 2018 et les rumeurs les concernant sont allées bon train sur les réseaux sociaux au fil des différents actes de cette crise sociale inédite.

Entre le 19 et le 20 décembre 2018, les syndicats de police majoritaires ont négocié avec le ministère de l'Intérieur jusqu'aux petites heures de la nuit. Parmi les avancées sociales dont se sont félicitées les organisations professionnelles, la promesse d'une hausse des salaires de certains policiers : «On vient de signer un accord avec le ministre de l'Intérieur, un accord qui porte sur la revalorisation des salaires des gradés et des gardiens de la paix et sur l'ouverture, derrière, d'un protocole de réorganisation de la police nationale», avait alors déclaré Yves Lefebvre, secrétaire général d'Unité-SGP Police. Son syndicat avait ensuite précisé que l'augmentation des salaires serait graduelle à partir du mois de janvier et qu'elle aboutirait, au bout d'un an, à une hausse moyenne de 120 euros nets par mois pour les gardiens de la paix et jusqu'à 150 euros pour les plus hauts gradés.

Ce qui a été acté c’est une augmentation de l’allocation de maîtrise de 40 euros par mois à partir du 1er janvier, mais c’est en brut

Mais dès le début du mois de janvier 2019, des syndicats minoritaires et des associations s'insurgeaient : «A la sortie du ministère, on a entendu les patrons des grands syndicats déclarer qu’ils avaient obtenu 120 euros d’augmentation mensuelle pour les gardiens entre 2019 et 2020 et 150 euros pour les plus gradés, c’est tout simplement faux», avait ainsi déclaré un délégué départemental d'Alternative Police-CFDT au site Paris Normandie. Et d'ajouter : «Ce qui a été acté c’est une augmentation de l’allocation de maîtrise de 40 euros par mois à partir du 1er janvier, mais c’est en brut. Quant aux augmentations de 30 euros au 1er juillet et à nouveau 30 euros au 1er janvier 2020, elles sont conditionnées au fait que les syndicats acceptent de négocier avec le ministère sur la question des heures supplémentaires [non-payées].»

Quid des fameux 300 euros ?

Concernant la prime de 300 euros qui avait été évoquée quelques jours en amont de cette négociation à destination des membres des Compagnies républicaines de sécurité et de la gendarmerie mobile, particulièrement mobilisés pendant les manifestations, après avoir été refusée tout net par une compagnie de CRS en signe de solidarité avec les «vrais Gilets jaunes» ainsi que l'avait confié un policier à RT France, elle a ensuite été abandonnée par le ministère de l'Intérieur dans le cadre de la négociation salariale, ainsi que l'a rappelé Alexandre Langlois du syndicat policier VIGI, joint par RT France.

Pas de «mercenaires» étrangers contre les Gilets jaunes

Autre rumeur remontée des réseaux sociaux après l'acte du 5 janvier 2019 : des allégations ont émergé à propos de la Force de gendarmerie européenne (FGE), également appelée EuroGendFor. Il a été affirmé que cette force avait participé au maintien de l'ordre face aux manifestants et certains internautes ont évoqué des «mercenaires». Une photographie partagée sur Twitter et Facebook a particulièrement marqué les esprits : on y voyait un membre des CRS qui arborait deux insignes sur le pectoral gauche associés au lobby américain pro-armes, ce qui est effectivement hors-règlement pour un policier. En revanche, il ne s'agit en aucun cas d'un écusson signalant un membre des forces EuroGendFor.

Mercenaires, armement fantaisiste et primes : ces contrevérités sur les forces de l'ordre

Cette photographie avait en réalité été captée le 29 mai 2018, ainsi que l'a révélé CheckNews. D'autre part, la force EuroGendFor n'a jamais été déployée en France, ainsi que le service de presse de la gendarmerie l'a affirmé à CheckNews : «La FGE n’est absolument pas intervenue opérationnellement en France, ni depuis le 17 novembre 2018 ni même avant. Par ailleurs, jamais non plus la FGE n’a été engagée opérationnellement sur le territoire de l’UE. Sa présence dans l’espace UE s’entend uniquement lors d’exercices d’entraînements communs.» Pour mémoire, cette force est actuellement utilisée en Afghanistan, au Mali, dans le Sahel, en République Centrafricaine, en Libye et en Bosnie.

Les blindés de la gendarmerie dotés d'une arme secrète ? Pas si simple.

Selon un article de l'hebdomadaire Marianne publié le 10 décembre, une «arme secrète» détenue par «la police» et convoyée par les blindés à roues de la gendarmerie déployés le 8 décembre dans les rues de la capitale aurait pu être utilisée en «dernier recours».

A en croire le magazine, il s'agissait d'«une réserve de liquide incapacitant [...], un dispositif radical». La gendarmerie avait réagi trois jours plus tard pour démentir l'existence de toute «arme secrète». Un gendarme anonyme avait également assuré au journal Le Figaro que les effets du gaz étaient «identiques à ceux produits par les grenades lacrymogènes: ils irritent les yeux et les voies respiratoires», mais qu'ils n'étaient pas susceptibles de mettre les manifestants «à terre», comme l'avait écrit le magazine Marianne.

Antoine Boitel

Lire aussi : Drones, marqueurs, doctrine et Sentinelle : quels changements pour l'acte 19 ?

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