Des experts de l'ONU épinglent la France pour son comportement envers les manifestants Gilets jaunes
L'ONU entre dans le débat concernant les Gilets jaunes et s'inquiète de dérives de l'Etat. Plusieurs experts demandent à la France de «repenser [ses] politiques en matière de maintien de l'ordre pour garantir l'exercice des libertés».
La France est devenue la cible de plusieurs experts indépendants de l'ONU qui ont livré le 14 février un communiqué sur le site du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme.
#France: UN experts denounce severe rights restrictions on #GiletsJaunes protesters. Social movements play a legitimate role in governance and the authorities should rethink their law enforcement policies to guarantee the exercise of freedoms.
— UN Special Procedures (@UN_SPExperts) 14 février 2019
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Selon ce groupe d'experts des droits de l'homme des Nations unies, composé de trois personnes, «le droit de manifester en France a été restreint de manière disproportionnée lors des manifestations récentes des Gilets jaunes et les autorités devraient repenser leurs politiques en matière de maintien de l'ordre pour garantir l'exercice des libertés».
Les experts soulignent que le fait de garantir l'ordre public pendant les mobilisations «implique la nécessité de respecter et de protéger les manifestants qui se rendent pacifiquement à une manifestation pour s’exprimer».
Dénonçant le nombre d'interpellations, de gardes à vue, des fouilles et de blessés, les experts s'inquiètent «de constater qu'après des semaines de manifestations, les restrictions et tactiques de gestion des rassemblements et du recours à la force ne se sont pas améliorées». Ils critiquent en outre l'«usage disproportionné» dans les manifestations d’armes dites «"non-létales" telles que les grenades et les lanceurs de balles de défense».
La loi anticasseurs préoccupe les experts de l'ONU
Egalement dans le viseur des experts, la dernière loi dite «anticasseurs», votée par l'Assemblée nationale le 5 février. Pour eux, certaines dispositions ne seraient pas conformes avec le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. «Des dispositions [qui] pourraient être appliquées de manière arbitraire et conduire à des dérives extrêmement graves», argumentent-ils.
«La terreur du #gouvernement face à son peuple» : l'avocat David Koubbi étrille la loi #anticasseurs@DavidKoubbi#LoiAntiCasseurshttps://t.co/QRrIUvUmtipic.twitter.com/T7FIZY4u0Z
— RT France (@RTenfrancais) 7 février 2019
Les experts ont conclu en encourageant «les autorités françaises à ouvrir des voies de dialogue afin d’atténuer le niveau de tension et de reconnaître le rôle important et légitime que les mouvements sociaux jouent dans la gouvernance».