Main arrachée à Paris : «2 doigts immédiatement pris en charge», analyse un député LREM
Réagissant à un article d'Europe 1 à propos du manifestant ayant eu la main déchiquetée à Paris ce 9 février, le député LREM Florian Bachelier a jugé qu'il s'agissait de «2 doigts» qui avaient «immédiatement» été pris en charge par les pompiers.
Lors de l'acte 13 de la mobilisation des Gilets jaunes, le 9 février, un manifestant présent dans le cortège parisien a subi une grave blessure à la main, près de l'Assemblée nationale, alors que certains tentaient d'y pénétrer. Selon Cyprien Royer, un témoin direct qui a filmé la fin de la scène, la blessure aurait été causée par l'explosion d'une grenade tirée par les forces de l'ordre.
Une blessure qui n'a visiblement pas ému le député macroniste Florian Bachelier. Prenant appui sur un article d'Europe 1 rapportant l'information, le parlementaire a retitré à sa façon le papier, estimant : «Les mots ont un sens. Les actes aussi !» Dans un tweet, il remet en cause les mots employés : «Un manifestant ? Un blackbloc pas vraiment photographe. Un incident ? Une attaque de l’Assemblée nationale», analyse Florian Bachelier. «Une main arrachée ? 2 doigts immédiatement pris en charge par nos pompiers exposés depuis des semaines», avance-t-il encore.
Un manifestant? Un blackbloc pas vraiment photographe.
— 🇫🇷🇪🇺 Florian Bachelier (@F_BACHELIER) 9 février 2019
Un incident? Une attaque de l’assemblée nationale.
Une main arrachée? 2 doigts immédiatement pris en charge par nos pompiers exposés depuis des semaines.
Les mots ont un sens. Les actes aussi!
Assez! https://t.co/6FYEwHsohj
Fake news ? Alors que les images de la blessure elle-même montrent une main déchiquetée, la préfecture de police de Paris a elle aussi contredit les propos du député de La République en marche (LREM), attestant que la victime avait eu «quatre doigts arrachés». L'homme, âgé d'une trentaine d'années est «un photographe Gilet jaune» qui «prenait des photos des gens en train de pousser les palissades de l'Assemblée nationale», a pour part expliqué à l'AFP Cyprien Royer.
Il hurlait de douleur, il n'avait plus aucun doigt, il n'avait plus grand-chose au-dessus du poignet
«Quand les flics ont voulu disperser les gens, il a reçu une grenade au niveau de son mollet, il a voulu mettre un coup de main dedans pour ne pas qu'elle explose vers sa jambe et elle a pété quand il l'a touchée», a-t-il poursuivi, ajoutant : «On l'a mis sur le côté, on a appelé les street-medics, c'était pas beau : il hurlait de douleur, il n'avait plus aucun doigt, il n'avait plus grand-chose au-dessus du poignet».
En outre, les pompiers n'ont pas «immédiatement» pris en charge le blessé comme croit le savoir le député : ce sont des street-medics qui lui ont prodigué les premiers soins, comme on peut le voir dans une vidéo de la scène. Par ailleurs, rien ne permet pour l'heure d'affirmer que l'homme, bien que ne portant pas de gilet jaune, est membre des black blocs comme l'affirme Florian Bachelier.