Après l'acte 5, les Gilets jaunes multiplient les actions ciblées (EN CONTINU)
Si le nombre de manifestants présents le 15 décembre pour l'«acte 5» était en baisse, la détermination des Gilets jaunes semble intacte. Ils poursuivent les blocages et autres actions sur les ronds-points ou les péages.
- Auteur: RT France
#Européennes : lancement d'un «rassemblement #Giletjaune citoyen» avec Francis Lalanne
— RT France (@RTenfrancais) 17 décembre 2018
➡️ https://t.co/wpRlhbgMV2pic.twitter.com/e5Rzek1xp1Un Gilet jaune en état d'ivresse qui avait vandalisé une voiture de police avec une barre de fer à un point de rassemblement du mouvement, a été condamné ce 17 décembre à Poitiers à 12 mois de prison, dont six ferme.
«C'est bête et c'est méchant», a-t-il concédé lors de sa garde à vue. «Je présente mes excuses aux policiers même si je comprends qu'ils s’en fichent complètement». A l'audience, l'avocate des trois policiers, Julie Péchier, a dénoncé des «violences pour casser du flic» alors que son homologue de la défense, Laurent Sillard, a assuré que que son client ne visait pas la police «mais le symbole de l'autorité». «Il a agi sans haine contre la police», a-t-il dit.
L'Elysée a fait savoir ce 17 décembre que le président de la République, Emmanuel Macron, allait réunir au Palais dès le lendemain des ministres et des acteurs économiques afin d'organiser la grande concertation nationale annoncée dans le cadre des mesures liées à la crise des Gilets jaunes.
De ce fait, le chef de l'Etat a annulé son déplacement prévu à Biarritz pour le lancement de la présidence française du G7. Il sera remplacé par Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères.
Après Richard Ferrand, c'est au tour du ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, de hausser le ton face aux Gilets jaunes, qui poursuivent leur mobilisation.
«Connaissez-vous un autre contentieux social sur ces 30 dernières années qui a tué [huit personnes] ? Je le dis clairement : "Ça suffit !"», a tempêté le ministre de l'Intérieur en marge d'une visite à Nanterre, dans les locaux de la sous-direction de la lutte contre la cybercriminalité.
«Ça suffit pour la sécurité des Gilets jaunes, de nos concitoyens, pour la sécurité de nos forces de l'ordre [...] On ne peut pas continuer à paralyser l'économie française, paralyser le commerce dans nos villages, dans nos villes en embolisant un rond-point», a expliqué le ministre.
Et de mettre en garde les contestataires : «Nous avons commencé dès la semaine dernière, des ronds-points ont été évacués, nous allons poursuivre cela.»
Alors que Richard Ferrand réclame l'intervention des forces de l'ordre sur les ronds-points, à Manosque, une opération de police a été lancée pour évacuer le rond-point de l'autoroute A51, occupé depuis le début du mouvement des Gilets jaunes par des manifestants.
🔴 #Giletsjaunes - #Manosque : une opération de police est en cours pour évacuer le rond-point de l' #A51https://t.co/w2teLmy2Wopic.twitter.com/IUb8KGyj6N
— La Provence Alpes (@LaProvenceAlpes) 17 décembre 2018A Montpellier, au rond-point de Prés-d’Arènes, des Gilets jaunes qui pratiquent des opérations de filtrage depuis le matin du 17 novembre ont consolidé leur campement. Et pour cause, ils entendent bien y passer le Réveillon, selon Le Parisien.
A Dieppe, les Gilets jaunes ont été délogés du rond point d’entrée de ville par les forces de l’ordre.
À Dieppe les #GiletsJaunes délogés du rond point d’entrée de ville @dieppefr par les forces de l’ordre @RTLFrance#normandiepic.twitter.com/xk8r4G9b3q
— frederic veille (@fredveille) 17 décembre 2018En droite ligne du mouvement de contestation sociale qui secoue le territoire français depuis l'acte 1 des Gilets jaunes et alors que le nombre de manifestants était en baisse pour l'acte 5 de la mobilisation le 15 décembre, une association de VTC a lancé un appel à une action en amont du marché de Rungis le 17 décembre au matin , visant à filtrer les camions venus de l'étranger. Une trentaine de Gilets jaunes et de VTC étaient à l'œuvre dès 5h30 ce 17 décembre.
Le marché de Rungis, dans le Val-de-Marne, est le plus grand marché européen de l'agroalimentaire et alimente 18 millions de personnes par jour.
L'ambition affichée de l'initiative est de faire perdurer la contestation sociale jusqu'au 25 décembre sur cette zone : «Le blocage de Rungis a pour but de faire plier le gouvernement sur les revendications des Gilets jaunes en bloquant le poumon économique européen. Les GAFA doivent payer comme Uber pour les VTC», déclare l’association des VTC de France, citée par Le Parisien. Pour ces activistes, l'action est présentée comme «le combat final».
Après l'annonce par le gouvernement d'une nette baisse du nombre de participants à l'acte 5 de la mobilisation des Gilets jaunes (66 000 dans toute la France, selon l'exécutif) le 15 décembre, certains commentateurs assurent aujourd'hui que le mouvement citoyen est sur le point de s’essouffler.
Pourtant, la détermination des manifestants est intacte et leur action n'a cessé de se poursuivre localement, partout en France.
Ainsi, se maintiennent depuis près d'un mois les fameux points de filtrage aux abords de nombreux ronds-points, péages ou encore centres commerciaux.
Une situation qui alerte les autorités. Ce 16 décembre sur France 3, le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand a insisté sur la nécessité de «libérer l'espace public» et suggéré d'envoyer «les CRS ou les gendarmes à la campagne» sur les points de blocage persistants.