Les hommes politiques en vacances, au menu farniente et communication

Un homme politique est-il un vacancier comme un autre? Si certains choisissent la discrétion, d'autres ne manquent pas d'envoyer leur habituelle carte postale estivale. Certains enfin ratent simplement leur communication.

Trois hommes politiques illustrent, chacun à leur façon, la communication politique pendant les vacances. 

Nicolas Sarkozy, communicator

Nicolas Sarkozy est en vacances et le fait savoir via la carte postale estivale habituelle sur le papier glacé d'un célèbre magazine. Seulement voilà, l'ancien président y apparait dépassant d'une bonne tête son épouse ex-mannequin de 1,75m.

Par la magie de l'image et de photoshop, Nicolas Sarkozy, dont la taille, jalousement cachée, est estimée entre 1,63 à 1,65m, semble ainsi agrandi pour les besoins de sa communication politique.

Sur la réseausphère, le procédé amuse, évidemment.

Que l'excès de communication et de mise en scène peuvent nuire à la santé politique, Nicolas Sarkozy aurait du le comprendre depuis longtemps: de ses poignées d'amour effacés pour apparaître ainsi plus svelte à la une d'un magazine «peopolitique», ses tweets parodiés et moqués, ses vancances sur le Yacht ultra luxueux de Vincent Bolloré juste après son élection, l'ancien président a su faire parler de lui.

François Hollande, discretor

Si l'un se montre, l'autre se cache. Depuis le début de ses vacances, la chasse au François Hollande à la plage a officiellement démarré pour les paparazzis. Evidemment, tous espèrent le prendre en photo avec sa compagne Julie Gayet. 

François Hollande avait, en effet, très mal vécu son séjour au fort de Brégançon, en 2012, quelques semaines après son élection à la présidence. Les photos de plage où il apparaissait à côté de son ex-compagne Valérie Trierweller, son quotidien «normal» voire banal qui avait été scruté et parfois moqué par son rival Nicolas Sarkozy, l'ont visiblement échaudé.

Polo, décontraction et canicule: le cas d'école Mattéi

Mais la communication estivale des hommes politiques peut aussi s'avérer maladroite, voire catastrophique.

On se souviendra évidemment de l'été meurtrier de 2003. Alors qu'une canicule frappe la France, le ministre de la Santé, Jean-François Mattei, s'exprime sur la situation depuis sa maison de vacances du Var. Vêtu d'un petit polo noir, son ton se voulait apaisant et distancié. Il apparaitra pourtant distant et deconnecté du tragique de la situation. Cela lui coûtera son poste puisqu'il ne fera pas parti du gouvernement Raffarin suivant.

Jean-François Mattéi, Ministre de la Santé lors de la canicule de 2003 (capture blog communicant)

Cette épisode sera suffisamment marquant pour que les premiers ministres suivant imposent tous des vacances à minima à leurs ministres. Manuel Valls a également donné le ton cette année: pas de destinations lointaines et les ministres devront être toujours joignables et mobilisables. Chacun doit pouvoir interrompre à tout moment ses vacances pour être présent politiquement et... médiatiquement. 

Et puis il y a ceux qui voudraient qu'on les oublie, même en vacances

Dans la série des politiques qui se trouvent cet été involontairement sous le feu des projecteurs, on trouve d'abord le clan Le Pen. 

Tout l'été aura vu se jouer la lutte de pouvoir entre le père et la fille, avec en point d'orgue la convocation de Jean-Marie le Pen par le bureau exécutif du Front national ce 20 août, avec à la clé une possible exclusion définitive du parti du fondateur. En terme de vacances et de communication politique, on aura connu mieux que cette bataille filiale larvée, très mauvaise en terme d'image.

En savoir plus: Au FN, il n'y a pas que Jean-Marie et Marine qui se déchirent... les cartes d'adhérents aussi

Quant aux époux Balkany, autre famille politique dans la tourmente, la question qu'ils devront se poser est où tout simplement passer leurs vacances. Après les propriétés de Giverny et de Saint-Martin, la justice vient en effet de demander la saisie de leur villa à Marrakech.