Crise chez les maires de France : Macron sèche leur congrès annuel
Sentant qu'il n'y serait sans doute pas le bienvenu, Emmanuel Macron a décidé de ne pas se rendre au congrès des maires de France. On apprend justement ce 15 novembre qu'un maire sur deux ne souhaite pas renouveler son mandat électif.
Alors qu'une étude montre que 49% des maires ne souhaitent pas se présenter à nouveau en 2020, traduisant une grogne grandissante chez les élus locaux, Emmanuel Macron annonce qu'il n’ira pas tenter de les convaincre du contraire au congrès des maires qui se tient cette année du 19 au 22 novembre.
Le président se fera remplacer par le Premier ministre Edouard Philippe pour la clôture : il l'a confié au président de l'Association des maires de France (AMF) François Baroin fin octobre et l'information a été confirmée le 13 novembre 2018 par L’Express. Pourtant, lors de l'édition 2017 du congrès, le président de la République avait déclaré : «Je m’engage à une chose si vous l’acceptez, c’est venir chaque année rendre compte des engagements que je viens de prendre parce que c’est cela l’esprit de responsabilité dans la République». Mais ça, c'était avant.
Depuis, la colère des élus locaux ne cesse d’enfler. L’AMF a notamment lancé le 26 septembre 2018 un appel depuis Marseille contre l’ultracentralisation, en partenariat avec l’Assemblée des départements de France et Régions de France. Plus d'un millier d’élus locaux se sont mobilisés pour demander plus de «libertés locales».
En outre, selon une enquête de l'Observatoire de la démocratie de proximité publiée ce 15 novembre un maire sur deux assure vouloir «abandonner tout mandat électif». Plus d'un tiers des maires (33,9%) invoquent le manque de moyens financiers pour assumer leur fonction et 14,8% le manque de personnels. Plus alarmant encore, 36% des maires expliquent avoir «de plus en plus de difficultés à satisfaire les demandes de leurs administrés».
Ne pouvant se faire porter pâle tout le long du congrès, le chef de l'Etat recevra tout de même les maires à l'Elysée le 21 novembre. Il pourra ainsi prononcer un discours à domicile.
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