La France peine à expulser les immigrés clandestins faute de coopération des pays d'origine

La France peine à expulser les immigrés clandestins faute de coopération des pays d'origine© PHILIPPE HUGUEN Source: AFP
Les autorités françaises arrêtent un réfugié dans un camp de migrants alors que des personnes sont expulsées près de la ville portuaire française de Dunkerque, à Grande-Synthe, dans le nord de la France, le 6 septembre 2018.
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Pour pouvoir procéder aux expulsions des clandestins, un laissez-passer consulaire du pays d'origine est nécessaire. Paris en récupère à peine 100 par mois, trop de pays rechignant à délivrer ces documents indispensables à l'éloignement.

Seulement 790 laissez-passer obtenus pour près de 4000 demandés par les services du ministère de l'Intérieur entre le 1er janvier et le 31 juillet. Selon des informations publiées par Le Figaro, la France peine à récupérer ces sésames indispensables à l'expulsion des personnes sans-papiers et ne parvient pas à en obtenir plus de 100 par mois. Les laissez-passer consulaires concernent les clandestins qui ont détruit leurs papiers et dont il faut établir la nationalité. Sans la coopération du pays d'origine supposé, aucun retour n'est envisageable.

A son arrivée place Beauvau, Gérard Collomb avait affirmé que le dossier était embourbé et que les préfets n'osaient quasiment plus consulter les consulats étrangers tant le taux de réponse était faible. Le 4 septembre, peu avant sa démission, le ministre de l'Intérieur s'exprimant devant les attachés de sécurité intérieure placés auprès des ambassadeurs français dans le monde, donnait des chiffres édifiants : «Depuis le début de l'année, […] le nombre de laissez-passer consulaires demandés a été de 3857, soit +66 % par rapport à la même période l'an passé. Le nombre de LPC instruits a été de 2095, soit +32 %. Et le nombre de LPC obtenus a été de 790.»

Même si ce chiffre paraît bas, il constitue un progrès de 43 % par rapport à 2017. «Nous agissons, malgré les difficultés, sur le plan européen, à la fois pour renforcer l'agence Frontex [Agence européenne de garde-côtes et garde-frontières], qui est en train de monter en puissance, et pour trouver les voies de coordination et d'une solidarité européennes efficaces en la matière», assurait le ministre.

A sa demande, un ambassadeur ad hoc a été nommé pour tenter de débloquer la situation avec certains pays réticents à toute coopération. La France tente ainsi de convaincre ses interlocuteurs étrangers, laissant parfois entendre qu'elle conditionnera ses aides financières ou matérielles aux Etats concernés à leur capacité à augmenter le taux de réadmission de leurs ressortissants indésirables en France. Cette politique de coopération bilatérale semble avoir porté ses fruits avec l'Albanie. Elle a permis de faire baisser la demande d'asile des ressortissants albanais en France de 40% environ depuis janvier, et les reconduites ont été nombreuses. Mais l'Albanie, candidate à l'intégration dans l'UE, bénéficie d'un régime d'exemption de visas qu'elle ne voudrait pas voir disparaître si Paris devait hausser le ton. Tirana a donc un intérêt direct à négocier.

A contrario, une des techniques employées par les consulats des pays récalcitrants consiste à délivrer les laissez-passer consulaires après le délai maximal de rétention. De cette façon, le clandestin est déjà dehors lorsque le document parvient aux services préfectoraux.

Indésirables dans leur pays?

Toujours selon les informations obtenues par Le Figaro, beaucoup de pays font la sourde oreille. Parmi eux : la Russie, le Maroc, l'Algérie et la Tunisie principalement mais aussi le Mali, le Sénégal, l'Afghanistan ou la Chine. Cette attitude s'expliquerait selon ces informations par le profil des migrants concernés. Beaucoup des jeunes clandestins seraient des sans-emploi que leur pays encouragerait à partir. Il y aurait même des délinquants dans le lot, indésirables chez eux. La Chine, pour sa part, mettrait un point d'honneur à ne pas reprendre ceux qui ont quitté la mère patrie.

C'est pour contourner ce genre de difficultés que la loi Collomb sur l'immigration a augmenté la durée de rétention de 45 à 90 jours. Mais selon un préfet, cet allongement du délai pose d'autres problèmes : l'augmentation des cas à gérer dépasse le nombre de places disponibles en centre de rétention administrative.

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