Pour Bernard Kouchner, la France devrait «prendre plus» de migrants et suivre l'exemple allemand
L’ancien ministre français des Affaires étrangères a vivement fustigé la politique française à l’égard des migrants. Il estime que la France, à l’instar de l’Allemagne, devrait en accueillir davantage. «Nous ne prenons pas notre part», a-t-il estimé.
Reçu par Ruth Elkrief sur BFM TV ce 19 septembre, Bernard Kouchner, le cofondateur de Médecins du monde et de Médecins sans frontières, par ailleurs ancien ministre des Affaires étrangères n’a pas mâché ses mots concernant la politique d’accueil des migrants en France. Il a préconisé d’en accueillir bien plus et de faire preuve de «générosité».
On devrait en prendre plus et les autres en prendre moins
«A quoi sert une Europe, si elle n'est pas d'abord une alliance des générosités ? Nous sommes plus riches que les autres, c'est comme ça», a martelé l’ancien ministre. Il a également salué Angela Merkel, qui selon lui, a «sauvé l’honneur de l’Europe» et a estimé que les Français devraient augmenter leur quota d’accueil, comme l’ont fait les Allemands : «Nous ne prenons pas notre part. On devrait en prendre plus et les autres en prendre moins.»
Et Bernard Kouchner de fustiger l’attitude de l’Europe, qui devrait selon lui «parler d’une seule voix». «Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a pas de discours clair sur cette affaire. Par rapport au reste du monde, nous sommes chanceux. Ne démolissons pas cette chance. On est en train de tout gâcher, on est en train de foutre en l'air l'Europe !», a ajouté l'ancien ministre. «On ne va pas arrêter les migrants. [...] Il faut provoquer un débat avant les réunions, et essayer de trouver une voix médiane», a-t-il préconisé.
Ces déclarations s'inscrivent dans le contexte des réunions du sommet informel du Conseil européen à Salzbourg en Autriche, qui ont convoqué 27 chefs d’Etats européens le 19 septembre dans le but de trouver des issues à la crise migratoire alors que le mécanisme de répartition par quotas est gelé et que des pays comme la Hongrie et l’Italie mènent une politique opposée à l'immigration.