Trier les migrants sur des embarcations en mer : l'idée choc de l'Autriche
- Avec AFP
Le ministre autrichien de l'Intérieur Herbert Kickl a proposé, à l'occasion d'une réunion européenne sur la politique migratoire à Vienne, d'organiser sur des embarcations en mer le tri entre réfugiés et migrants ne relevant pas du droit d'asile.
L'idée du ministre autrichien de l'Intérieur Herbert Kickl, le 14 septembre, présentée au cours d'une conférence de presse aux côtés de son homologue italien Matteo Salvini risque de faire tiquer l'Union européenne (UE). Sa suggestion propose de trier réfugiés et migrants ne relevant pas du droit d'asile, directement sur les embarcations en mer. Cela vaudrait «pour ceux qui arrivent sur un bateau dans les eaux territoriales d'un pays de l'UE», a expliqué Herbert Kickl, membre du parti de droite anti-migrants FPÖ.
Il s'agirait d'«effectuer une procédure de clarification rapide pour identifier les migrants habilités à demander l'asile». Seuls ces derniers seraient conduits sur le territoire de l'UE tandis que les autres seraient renvoyés dans «des ports sûrs» dans des pays tiers.
«Eliminer la problématique des retours»
«C'est une réflexion que nous devrions développer ensemble pour éliminer la problématique des retours», a expliqué Herbert Kickl car «une fois que les gens ont mis le pied sur le continent, on ne peut les en éloigner qu'au prix de grandes difficultés et à grands frais».
Le système actuel fonctionne «en dépit du bon sens», selon le ministre qui veut «le remettre à l'endroit» avec pour objectif d'arriver au «point où il ne sera plus possible de déposer sa demande d'asile ailleurs qu'en dehors de l'UE et c'est en dehors de l'UE que celle-ci sera décidée».
Matteo Salvini a dit soutenir la proposition de son homologue autrichien. Les deux hommes ont organisé une conférence de presse commune en parallèle à une réunion de ministres de l'Intérieur d'Europe et d'Afrique sur le thème de la coopération en matière de politique migratoire.
Tout comme le patron de La Ligue, Matteo Salvini, Herbert Kickl, dont le parti gouverne avec les conservateurs du chancelier Sebastian Kurz, veut accroître la pression sur les autres pays de l'UE en faveur de solutions plus radicales pour endiguer les flux migratoires.