Le président du syndicat national des gynécologues provoque un tollé en qualifiant l'IVG d'homicide

Le président du syndicat national des gynécologues provoque un tollé en qualifiant l'IVG d'homicide© Miguel Medina Source: AFP
Le gynécologue et président du Syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France Bertrand de Rochambeau en février 2016 à une conférence de presse à Paris.
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Bertrand de Rochambeau, président du Syndicat national des gynécologues-obstétriciens de France, a outré Marlène Schiappa, Agnès Buzyn et bien d'autres en qualifiant l'avortement d'homicide au micro de Quotidien.

La polémique enfle sur les réseaux sociaux depuis que Bertrand de Rochambeau, président du Syndicat national des gynécologues-obstétriciens de France (Syngof), a apparenté l'IVG à un homicide dans l'émission Quotidien sur TMC, le 11 septembre. Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et Agnès Buzyn, ministre de la Santé, ont vivement dénoncé ses propos le 12 septembre dans un communiqué de presse.

Répondant aux questions de Valentine Oberti, journaliste de l'émission, le gynécologue et syndicaliste avait annoncé ne pas pratiquer d'IVG. «Nous ne sommes pas là pour retirer des vies», lui a-t-il dit. Alors que la journaliste répliquait que ce n'était pas «un homicide de faire une IVG», il avait rétorqué : «Si, Madame.» Il avait par la suite évoqué sa clause de conscience, la loi ayant effectivement inscrit le droit pour un médecin de refuser de pratiquer une IVG si tel est son souhait.

Bertrand de Rochambeau a commenté ces propos au micro de RTL, le 12 septembre : «Ce que j'ai voulu dire, c'est mon avis personnel et pas celui de la profession.» Le Syngof a soutenu son président dans un communiqué, évoquant «une position personnelle» : «Le SYNGOF souligne que la clause de conscience est un droit des médecins qui ne peut être remis en cause. Mais le SYNGOF ne remet nullement en cause l’IVG.»

Condamnations politiques, des Insoumis à LREM

En tout état de cause, les réactions politiques scandalisées aux propos de Bertrand de Rochambeauont ont fusé sur les réseaux sociaux. «Avec Agnès Buzyn, nous condamnons les propos du président du Syngof et sommes déterminées à défendre partout le droit à l'#IVG. Chaque femme doit pouvoir l'exercer en toute liberté», a ainsi tweeté Marlène Schiappa, joignant un communiqué officiel à son message.

Le député de La France insoumise (LFI) Bastien Lachaud a lui aussi exprimé son indignation, dénonçant les «propos inacceptables du président du Syngof» et «l'instrumentalisation du corps des femmes». 

De même, le député La République en marche (LREM) Guillaume Chiche a condamné ces propos, estimant que l'IVG n'était pas un «homicide», mais «un droit pour chaque femme : celui de disposer librement de son corps».

Nouvelle polémique d'un syndicat aux prises de position conservatrices

Bertrand de Rochambeau s'est déjà exprimé publiquement sur des sujets politiques. Il a notamment signé en 2016 le «Manifeste des médecins contre la PMA pour toutes».

Il préside le Syngof, le seul syndicat de gynécologues en France, qui revendique 1 600 adhérents sur un total de plus de 6 700 praticiens. Ce groupement s’illustre depuis des années par ses positions conservatrices, dont certaines ont déclenché de véritables polémiques. 

Le Syngof a déjà pris position, non contre l'avortement, mais pour protéger les médecins qui ne souhaitent pas pratiquer ce geste médical. Au mois de juillet 2018, un centre de soins dans la Sarthe avait été dans l'impossibilité d'assurer les IVG à cause de la clause de conscience de trois praticiens. Le 26 juillet, la sénatrice socialiste Nadine Grelet-Certenais avait alors interpellé Agnès Buzyn : «Il est intolérable que les femmes ne puissent pas exercer leur droit essentiel parce que des médecins, au mépris de l’accès aux soins, font valoir des réticences d’ordre personnel ou éthique.» Le Syngof avait répliqué dans un communiqué : «Qu’une sénatrice de la France, élue de la nation, ne reconnaisse pas la liberté de conscience des soignants est intolérable à la nation.» 

En mai 2016, le docteur Elisabeth Paganelli, secrétaire générale du Syngof, avait déclenché une controverse en publiant une tribune sur Facebook, dans laquelle elle jugeait inutile de prescrire quatre à huit jours d'arrêts de travail après des IVG médicamenteuses, sauf en cas de complications. «Si on considère que la femme est l'égale de l'homme au sein du travail et qu'elle puisse enfin être payée comme l'homme et avec égalité, il faut que les professionnels de santé évitent les arrêts de travail injustifiés à leurs patientes», faisait-elle valoir.

Elisabeth Paganelli avait également provoqué des réactions indignées en déclarant dans une interview qu'il n’existait «pas de solution» pour remédier à la douleur lors des actes gynécologiques, qui seraient toujours «douloureux et invasifs». Ces propos ont été contestés par de nombreux gynécologues et patientes, de même que par Martin Winckler, célèbre médecin et écrivain.

Lire aussi : Les médias sont-ils pro-euthanasie ? Konbini interviewe une lobbyiste (sans le préciser)

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