La ministre des Sports Laura Flessel démissionne
- Avec AFP
Sur fond de crise ministérielle provoquée par la démission de Nicolas Hulot, l'ancienne championne olympique d'escrime Laura Flessel annonce elle aussi son départ du poste de ministre des Sports du gouvernement, avant l'annonce d'un remaniement.
Alors qu'est attendu un remaniement ministériel dans la journée, la ministre des Sports Laura Flessel a annoncé ce 4 septembre dans un communiqué son départ du gouvernement «pour raisons personnelles», afin de renouer avec «des engagements passés, justement tournés vers l’humain, la solidarité et la coopération internationale».
Selon l'entourage de Laura Flessel, «elle veut retrouver sa liberté et agir différemment» et sa démission ne présenterait «aucun lien avec les questions budgétaires». «Après 16 mois passionnants à la tête du ministère des Sports, j'ai pris la décision de quitter le gouvernement pour des raisons personnelles», a déclaré l'ancienne championne olympique d'escrime.
Selon Mediapart, néanmoins, cette démission serait liée à des démêlés fiscaux. D'après les informations du site d'investigation, le fisc aurait récemment saisi la Commission des infractions fiscales (CIF) après avoir découvert des manquements déclaratifs de Laura Flessel, concernant une société de droit à l’image.
Cette annonce a eu lieu alors qu'Emmanuel Macron dégringole de 10 points dans un sondage Ifop publié le 4 septembre, se retrouvant à son score le plus bas (31% d'approbation de son action comme président) depuis son élection. Emmanuel Macron fait donc légèrement moins bien que François Hollande au même stade de son mandat, en septembre 2013 (32%).
A la rentrée 2017, le ministère des Sports avait annoncé un budget en baisse de 7%, à 481 millions d'euros, avant une rallonge de 27 millions d'euros votée au Parlement. D'ici 2024, l'Etat doit aussi investir un milliard d'euros dans les infrastructures des Jeux olympiques. Le départ de Laura Flessel, 46 ans, intervient au moment où le mouvement sportif s'inquiète pour ses moyens, un an après l'attribution des Jeux olympiques de 2024 à la ville de Paris.
Le 30 octobre, Laura Flessel avait appelé le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) à rester dans «le dialogue», jugeant «inacceptables» certains propos de son président Denis Masseglia, qui a parlé de «hold-up» de l'Etat sur les moyens du sport.
«En 16 mois, j'ai pu poser les bases d’une refonte profonde du modèle sportif français, notamment de sa gouvernance», a affirmé Laura Flessel dans son communiqué.
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