Equipe de Croatie «uniforme» : la Licra demande la démission du directeur de son antenne parisienne

Après la publication par la Licra Paris d'un texte polémique hostile à la composition ethnique de l'équipe croate de football, le président de la Licra, Mario Stasi, a demandé la démission du directeur parisien de l’association.
Le 16 juillet, la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) a publié sur son site un communiqué de quatre lignes dans lequel elle explique avoir fait retirer un message, posté la veille sur le compte Facebook de son antenne parisienne, qui pointait le caractère «uniforme» de l'équipe croate de football, en comparaison avec une équipe de France «multicolore». Suggérant qu'«il ne [pouvait] s’agir que d’une erreur», la Licra a affirmé n'être «absolument pas solidaire de ce message». Elle a en outre expliqué avoir procédé au «retrait d'un texte qui ne ressemble pas à la Licra, à ses militants, à son histoire et à ses combats».
La Licra n'est absolument pas solidaire de ce message posté par la Fédération de Paris de la Licra au sujet de la Croatie. Il ne peut s'agir que d'une erreur. Nous avons fait retirer ce texte qui ne ressemble pas à la Licra, à ses militants, à son histoire et à ses combats. pic.twitter.com/vA8ZWIIc7B
— LICRA (@_LICRA_) 16 juillet 2018
Le président de la Licra Mario Stasi a fait savoir ce 17 juillet qu'il exigeait la démission du président de la Licra Paris, David-Olivier Kaminski, ainsi que de son bureau.
A la suite des propos inacceptables sur l’équipe de Football de Croatie publiés par la LICRA de Paris sur Facebook dimanche, j’ai demandé à son président, David-Olivier Kaminski, de présenter immédiatement sa démission et celle de son bureau. Mario Stasi, président de la @_LICRA_
— LICRA (@_LICRA_) 17 juillet 2018
Le texte polémique, partagé en amont de la finale de la Coupe du monde qui a opposé la France à la Croatie, évoquait en premier lieu les méfaits du colonialisme français. Il vantait ensuite une équipe de France multi-ethnique et multicolore, affrontant une équipe croate «dramatiquement uniforme» et «sans couleur». Uniforme parce qu'intégralement d'origine caucasienne. La Licra Paris estimait ensuite que la Croatie, membre de l'Union européenne depuis 2013, était «centrée sur les Balkans». Les auteurs du texte ramenaient les joueurs croates au «culte du plus fort» et à «un jeu monocorde, sans couleur, sans saveur, riche que de lui-même».
L'OLRA dénonce «l'entrisme de l’indigénisme dans les associations antiracistes institutionnelles»
La publication polémique de l'association anti-raciste a été commentée par de nombreux internautes qui ont dénoncé le racisme anti-blancs et anti-Croatie qu'ils lui attribuent.
On sait où sont les racistes. La LICRA vient de le montrer avec la plus grande clarté. Honte à elle. Elle doit des excuses "officielles" à la Croatie
— Rocchi (@Rocchi57643572) 16 juillet 2018
Je ne vois pas ce que le passé de la Croatie a avoir avec le football… Rappelons que nous sommes en 2018.
— Roland Ed (@RolandEd1) 16 juillet 2018
La Licra Paris a publié dans un second temps un autre message.

L'Organisation de lutte contre le racisme anti-blanc (OLRA) a elle fait savoir que cet incident témoignait, selon elle, «d’un phénomène bien réel» : «l'entrisme de l’indigénisme dans les associations antiracistes institutionnelles»
Certes le message de @_LICRA_ Paris au sujet de l’équipe de foot Croate ne reflète pas la vision de l’association mais cet incident témoigne d’un phénomène bien réel que nous dénonçons régulièrement: l'entrisme de l’indigénisme dans les associations antiracistes institutionnelles pic.twitter.com/wkX9qOVMKI
— OLRA (@OLRA_asso) 17 juillet 2018
La Licra Paris, en pointant du doigt la Croatie, a également fait référence au gouvernement fasciste qui a gouverné le pays pendant la seconde guerre mondiale, les Oustachis. Le petit pays de quatre millions d'habitants est devenu en 2015 un point de passage de nombreux migrants et en a accueilli quelques centaines, conformément aux quotas décidés par l'Union européenne.