Congrès de Versailles : Emmanuel Macron devant les députés et les sénateurs
Emmanuel Macron a réuni les députés et les sénateurs en Congrès ce 9 juillet, à Versailles, pour la deuxième fois de son quinquennat. Des responsables politiques d'opposition, de droite et de gauche, ont boycotté l’événement.
Afrique/immigration :
Le président a appelé de ses vœux à «rebâtir les termes d'un partenariat avec l'Afrique».
Reconnaissant une «insécurité culturelle et civilisationnelle» en France, le président a, en même temps, fustigé un règlement expéditif de la question migratoire. «Jamais la France n'acceptera les solutions de facilité que d'aucuns aujourd'hui proposent qui consisteraient à organiser des déportations, à travers l'Europe, pour aller mettre dans je ne sais quel camp, à ses frontières ou en son sein ou ailleurs, les étrangers» non admis en France, selon le chef de l'Etat.
Europe :
«Nos combats d'aujourd'hui requièrent l'Europe [...] avec les nations dont l'Histoire a fait nos partenaires actuels», a assuré le locataire de l'Elysée.
Emmanuel Macron a rappelé aux élus de la nation son attachement au projet européen... et son opposition farouche aux mouvements et gouvernements populistes, qui ont par exemple accédé au pouvoir, récemment, en Italie : «L’Europe des assis, des assoupis est terminée [...] un combat est en train de se livrer» sur le continent, a-t-il martelé. «La frontière véritable qui traverse l'Europe est celle aujourd'hui qui sépare les progressistes des nationalistes [...] Ce sera difficile mais le combat est clairement posé» et sera «au cœur des enjeux de l'élection européenne de 2019», selon lui.
Laïcité/islam :
Emmanuel Macron a affirmé que la République française n'avait pas de problème avec l'islam. «Dès l'automne, nous clarifierons cette situation en donnant à l'islam un cadre et des règles garantissant qu'il s'exercera partout de manière conforme aux lois de la République. Nous le ferons avec les Français dont c'est la confession et avec leurs représentants», a précisé le chef de l'Etat.
«La laïcité c'est le respect réciproque». Selon le président, «l'immense majorité [des Français] musulmans» partagent cette vision.
Egalité hommes/femmes :
«Ce combat initié au début du quinquennat a d'abord surpris, à certains il a même paru dérisoire. [...] Nous avons précédé un mouvement international», a assuré le chef d'Etat, une référence aux mouvements #MeToo et #BalanceTonPorc. «La France l'a anticipé» s'est félicité le président.
Lutte contre le terrorisme : «Réarmer notre organisation à tous les niveaux [...] a permis de sortir de l’état d'urgence et d'instituer dans notre droit les outils de lutte contre le terrorisme contemporain», a assuré le président de la République.
Emmanuel Macron a en outre rendu hommage à «l'ensemble [des] soldats qui combattent au levant et en Afrique l'ennemi djihadiste, comme [aux] forces de sécurité intérieures qui, avec courage et calme, assurent la sécurité nos concitoyens».
Applaudissement nourris.
Le président de la République décrit la France comme d'un pays connaissant une «peur d'un effacement culturel [...] d'un déclin lent», une perte de repères due aux échec en matière de sécurité, d'intégration.
Le président a annoncé que la stratégie de lutte contre la pauvreté du gouvernement, serait présentée en septembre avec pour mots d'ordre : «Investissement et accompagnement social» des personnes en situation de pauvreté. «Un accompagnement réel» vers l'activité, le travail, la santé, le logement, l'Education.
Solidarité nationale : Emmanuel Macron vilipende la «stigmatisation odieuse qui voudrait voir de l’assistanat chez certains».
Au sujet de la Sécurité sociale, le président a déclaré : «Nous devons construire l'Etat providence du XXIe siècle : émancipateur, universel, efficace, responsabilisant».
En ce qui concerne les retraites, le chef d'Etat a tenu à dire : «Faire croire que nous voudrions supprimer les pensions de réversion est une rumeur malsaine : rien ne changera pour les retraités d'aujourd'hui». Le président a assuré vouloir «refonder un système de retraite juste, unique, transparent et responsabilisant qui viendra remplacer la quarantaine de régimes existants».
Le président annonce une réforme de l'assurance chômage pour le printemps 2019 : «Je souhaite que les partenaires sociaux révisent les règles de l'assurance chômage» avec le projet de loi «Avenir professionnel». «Ces règles seront négociées par les partenaires sociaux», a-t-il déclaré.
«L'émancipation passe aussi par le travail». Le président annonce le vote d'une réforme de la formation professionnelle dans les semaines à venir.
«Les filières professionnelles et technologiques sont nettement plus prisées» aujourd'hui selon le chef de l'Etat.
Ce 9 juillet, des députés et des sénateurs se rendront au château de Versailles, afin de participer au Congrès organisé par le président de la République, Emmanuel Macron. Très critiqué par l'opposition, le chef de l'Etat fait face à un boycott de la part de La France Insoumise et de certains députés Les Républicains. En cause notamment, la réforme constitutionnelle qu’appelle de ses vieux Emmanuel Macron. Le coût de ce Congrès, qui ne donnera lieu à aucun vote, est également pointé du doigt.