Benjamin Griveaux assure que le gouvernement se bat pour «l'homme pauvre»

Benjamin Griveaux assure que le gouvernement se bat pour «l'homme pauvre»© Pool Source: Reuters
Benjamin Griveaux est porte-parole du gouvernement
Suivez RT en français surTelegram

Après les différentes réformes controversées et les mesures de baisse des aides sociales, Benjamin Griveaux tente de justifier la politique macronienne. Le porte-parole du gouvernement assure qu'il se bat pour la prochaine génération.

La tribune de Benjamin Griveaux, publiée le 26 mai dans Le Parisien, est-elle sincère ? Dans tous les cas, beaucoup l'ont perçue comme une provocation. Le porte-parole du gouvernement y atteste par exemple : «L'homme pauvre, sans doute, n’a pas voté aux dernières élections mais c’est pour lui que nous nous battons.»

«Nous ne jouons pas la prochaine élection, mais la prochaine génération», ajoute-t-il pour légitimer le cap macronien, celui de ne pas miser sur la «dépense publique» pour «acheter la paix sociale». «Les majorités successives ont saupoudré, subventionné, multiplié les plans et organisé méthodiquement l’aumône républicaine», déclare-t-il notamment. Pour justifier la méthode de l'exécutif, Benjamin Griveaux reprend à son compte une citation du philosophe Confucius : «Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson.»

Je veux dire que nous attaquons les inégalités à la racine

En pleine période de grogne sociale, Benjamin Griveaux semble s'inscrire dans la pensée complexe, chère à Emmanuel Macron. «Je veux dire que nous attaquons les inégalités à la racine», poursuit-il, en promettant que le gouvernement souhaite ainsi bâtir «de nouvelles protections pour chacun». «La meilleure des politiques sociales, c’est de permettre à chacun, jeune sans formation comme chômeur de longue durée, de trouver un emploi», argumente-il, sans préciser si, comme le redoutent certains, cette baisse du chômage peut passer par la réduction des salaires et une plus grande précarité, à l'image de l'Allemagne et ses mini-jobs à 1 euro de l'heure.

En outre, Benjamin Griveaux explique que «d’autres chantiers sont à l’œuvre pour faire de ces nouvelles protections une réalité pour nos concitoyens : dans la santé, pour nos retraites, [des transformations qui] dessinent un Etat d’investissement social, condition nécessaire à l’émergence d’une société de l’émancipation».

Un raisonnement «complexe» à l'heure où les retraités grognent notamment contre la hausse de la CSG et où le personnel hospitalier se révolte contre le manque de moyens. Le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre ne détaille par ailleurs pas précisément comment il envisage réduire la dépense publique tout en promettant l'investissement social.

Une «fake news» ?

Sur les réseaux sociaux, de nombreux commentateurs ont réagi à la tribune. Thomas Le Cour, conseiller à la mairie de Paris, fait remarquer que si le porte-parole du gouvernement dit se battre pour les «droits de l'homme pauvre», la politique macronienne a fait «cinq milliards de cadeaux fiscaux aux plus riches» et a baissé les APL. «Nous sommes dans l'ère des fake news», ironise encore Thomas Le Cour.

La conseillère de Paris Danielle Simonnet (La France insoumise), juge pour sa part la tribune «cynique, indécente, monstrueuse». «Ce gouvernement appauvrit la population pour enrichir les plus riches et laisse entendre que les pauvres sont responsables de leur situation : il faudrait leur apprendre à pêcher...», se scandalise-t-elle.

L'analyste en politiques européennes Alexis Poulin déplore, quant à lui, que la tribune de Benjamin Griveaux soit «l'exemple parfait du discours d'irréalité».

Dans la même veine, le magazine Marianne ironise, en relayant la tribune : «Ce n'est pas le [site parodique] Gorafi.»

«"L’homme pauvre" de Griveaux sonne un peu comme "l’homme africain" de Sarkozy, maladroit et condescendant», souligne enfin le reporter Guillaume Auda.

Bastien Gouly

Lire aussi : Macron, président des riches ? Ces cinq phrases jugées arrogantes qui ont fait scandale

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix