Contre vents et marées, Maryam Ramadan défend son père, accusé de viol
Après l’épouse de Tariq Ramadan, c’est au tour de sa fille aînée de briser le silence. Dans une interview au quotidien suisse Le Temps, elle prend fait et cause pour son père, incarcéré dans le cadre d'une enquête pour viols en France.
Dans une interview publiée le 21 mai sur le site du quotidien suisse Le Temps, Maryam Ramadan, s’est exprimée au sujet de son père, l'islamologue Tariq Ramadan, incarcéré depuis trois mois dans le cadre d'une enquête pour viols en France. L'entretien a été diffusé quelques heures avant que le rejet de la demande de remise en liberté de l'islamologue ne soit confirmé par la cour d'appel de Paris.
Son état de santé se détériore de jour en jour
Après lui avoir rendu visite, elle affirme qu’il est dans une piètre condition physique : «Physiquement, mon père va mal, il a beaucoup maigri. Il est atteint, comme nous le savons dans la famille depuis 2014, d’une sclérose en plaques […] Il a des crampes insupportables dans les jambes qui le réveillent la nuit et qui l’empêchent de dormir plus d’une ou deux heures […] Son état de santé se détériore de jour en jour.»
Selon elle, Tariq Ramadan vit «une profonde injustice» et son incarcération s’apparente à «une torture psychologique». A ce sujet, elle assure que son père passe entre «23h30 et 24 heures par jour dans sa cellule».
Donc pourquoi le garder en prison si ce n’est pour des raisons politiques ?
«Il ne bénéficie pas de la présomption d’innocence : il est dans les faits présumé coupable, alors que ses accusatrices bénéficient d’une présomption de sincérité, ce n’est pas normal», s’indigne Maryam Ramadan. Pis, l’ancien professeur d’islamologie à Oxford serait en réalité incarcéré pour d’autres raisons, qui seraient en réalité politiques, selon sa fille.
«Les deux médecins experts désignés par les juges ont estimé que son état de santé était compatible avec son maintien en détention […] Or, la maison d’arrêt de Fresnes où il est incarcéré n’est pas en mesure d’assurer les soins auxquels était conditionnée sa détention provisoire […] Donc pourquoi le garder en prison si ce n’est pour des raisons politiques ?», s’interroge-t-elle.
Je n’en serais pas à défendre mon père, un soi-disant violeur, si je pensais qu’il en était un
Dressant le portrait d’un père «souvent absent» mais qui a «ouvert son esprit» à l’occasion de multiples voyages ensemble, Maryam Ramadan a la certitude que les multiples accusations de viol visant son père ne sont pas fondées. «Je n’en serais pas à défendre mon père, un soi-disant violeur, si je pensais qu’il en était un», assure-t-elle.
La Cour d’appel de Paris doit se prononcer ce 22 mai sur une demande de libération formulée par l’islamologue qui a essuyé un premier refus le 4.