Tariq Ramadan visé par une plainte pour agression sexuelle aux Etats-Unis
Après une troisième accusation de viol en France, révélée le 7 mars, c’est au tour d’une Américaine vivant au Koweït de porter plainte pour agression sexuelle aux Etats-Unis contre l'slamologue suisse.
Les ennuis judiciaires s'accumulent pour Tariq Ramadan, incarcéré depuis le 2 février dans la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis. Alors qu’il vient de faire l’objet d’une troisième plainte pour viol le 7 mars, de la part d’une Française, il serait visé par une nouvelle procédure, cette fois aux Etats-Unis, de la part d’une Américaine musulmane vivant au Koweït, selon des informations révélées par Libération, le 9 mars. L’islamologue aurait selon la jeune plaignante «placé son pénis dévêtu contre sa poitrine», l’aurait «touchée au niveau du décolleté», et ce «contre sa volonté».
Selon le quotidien Libération qui la cite, elle aurait déposé plainte par téléphone le 19 février 2018, évoquant des faits qui se seraient déroulés dans la nuit du 30 au 31 août 2013. Tariq Ramadan se trouvait à cette époque à Washington pour participer au 50e congrès de la Société islamique d’Amérique du Nord. La jeune Américaine travaillait en tant qu'«instructrice culturelle» pour le Département américain de la Défense : elle enseignait l’islam et la culture du Moyen-Orient aux militaires américains. Estimant ses connaissances lacunaires, elle a contacté l’islamologue en mars 2012 pour les parfaire. Les échanges auraient été brefs mais auraient repris pendant l’été 2013, à l'occasion d'un déplacement de Tariq Ramadan à Washington. La jeune femme lui aurait suggéré de déjeuner, mais l’islamologue aurait refusé, préférant l'inviter dans sa chambre d’hôtel vers deux heures du matin, le 31 août 2013. L'Américaine s’y serait rendue et aurait été victime de l’agression décrite dans la plainte.
Même si les noms n’apparaissent pas dans celles-ci, seulement signifiés par des abréviations, le journal Libération, qui dit avoir examiné le document, se serait fait confirmer l’identité du petit-fils du fondateur des Frères musulmans.
Lire aussi : Tariq Ramadan reste en détention pour éviter qu'il ne «renouvelle les faits de viol»
Quatre affaires pèsent sur Tariq Ramadan
Cette plainte ne débouchera pas automatiquement sur une mise en examen : c’est à l’inspecteur américain chargé de l'affaire d'estimer si les éléments sont suffisants pour transmettre le cas à un procureur fédéral. Ce dernier décidera s’il est justifié de lancer des poursuites judiciaires à l’encontre de l’islamologue à Washington.
Le théologien a été mis en examen le 2 février pour viols, dont l'un sur personne vulnérable, après les plaintes de deux femmes fin octobre qui ont débouché sur une information judiciaire confiée à trois juges. Une troisième femme a porté plainte pour viols, le 7 mars à Paris. Tariq Ramadan, qui conteste ces accusations, a été écroué à la prison de Fleury-Mérogis, la justice craignant une possible fuite, des pressions sur les plaignantes ou une réitération des faits.
Il avait invoqué son état de santé pour contester cette détention, qui a été confirmée par la cour d'appel de Paris fin février sur la base d'une première expertise médicale. Cette dernière avait remis en question les deux maladies, une sclérose en plaques et une neuropathie, dont le théologien dit souffrir, jugeant leur diagnostic «incertain».
Une expertise médicale complète a été ordonnée par les juges et doit être rendue d'ici la fin mars.
Lire aussi : Tariq Ramadan : réapparition des soupçons sur son cursus universitaire