Le voile de la présidente de l'Unef à la Sorbonne fait polémique
Maryam Pougetoux, la présidente du syndicat étudiant Unef à l'université Paris-IV Sorbonne, est apparue voilée dans une interview diffusée sur M6 ce 12 mai. Un entretien qui a provoqué nombre de réactions, poussant l'Unef à défendre sa présidente.
Une interview de la présidente du syndicat Union nationale des étudiants de France (Unef) pour l'université Paris-IV Sorbonne diffusée ce 12 mai sur M6 a suscité un tollé dans les rangs de la gauche laïque et une avalanche de commentaires sur les réseaux sociaux.
Le voile porté par Maryam Pougetoux a fait réagir le professeur de théorie politique à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et membre fondateur du Printemps républicain (mouvement de défense de la laïcité) Laurent Bouvet.
«L’infiltration et le noyautage du syndicalisme étudiant» par les Frères musulmans
Sur Facebook, l'habitué des échanges polémiques sur les réseaux sociaux, a publié une capture d'écran de l'interview avec pour commentaire : «A l’Unef, la convergence des luttes est bien entamée. C’est la présidente du syndicat à l’université Paris-Sorbonne qui le dit.»
L'essayiste Céline Pina a également dénoncé sur Facebook «l’infiltration et le noyautage du syndicalisme étudiant» par les Frères musulmans, qui, alliés au Parti des indigènes de la république (PIR), «façonnent aujourd’hui en partie les soi-disant luttes étudiantes».
En commentaire de cette publication, le conseiller régional socialiste, cofondateur de SOS-Racisme et membre fondateur de l’Unef Julien Dray explique : «En tant que membre fondateur de l’Unef… la direction du syndicat qui accepte cette jeune dame comme dirigeante souille tout notre combat mené dans les universités… bien des membres de l’Unef doivent être effarés.»
Défense de la laïcité contre accusations d'islamophobie
Le hashtag #SoutienAMaryam est alors apparu sur Twitter, coagulant les réactions qui dénoncent l'«islamophobie» supposée de Laurent Bouvet, Céline Pina et Julien Dray. Une mobilisation au sein de laquelle on trouve la militante «antiraciste» Rokhaya Diallo. «Après Mennel, Yassine Belattar, Mohamed Saou ou moi, la chasse aux musulman.e.s (présumé.e.s) qui ont l’outrecuidance de se rendre visibles, orchestrée par le Printemps républicain se poursuit. Le but : nous expulser de la sphère publique. Mais on est là, chez nous. #SoutienAMaryam», fait savoir celle qui est régulièrement au cœur de débats polémiques. Elle fait référence à la chanteuse voilée Mennel Ibtissem qui avait quitté l’émission The Voice après la révélation de posts Facebook complotistes, à l’humoriste Yassine Belattar, accusé d'être proche de la mouvance islamiste et à Mohamed Saou, un ancien référent départemental d’En marche ! qui avait été pointé du doigt après des posts polémiques sur Charlie Hebdo.
Le lendemain, l’Unef-Sorbonne Université a réagi par voie de communiqué. L'organisation syndicale étudiante a dénoncé les «appels à la haine sur les réseaux sociaux» de la part de «personnalités politiques et publiques». Faisant référence à Laurent Bouvet, elle regrette que «derrière son supposé débat sur la laïcité excluante, se cache une islamophobie décomplexée».
CP de UNEF Sorbonne Université:#SoutienAMaryam, la présidente de @unefparis4, victime d’un harcèlement sur les réseaux sociaux.
— UNEF (@UNEF) 13 mai 2018
Nous condamnons fermement le déferlement de haine raciste, sexiste et islamophobe dont Maryam est victime.
L'@UNEF soutient Maryam contre ces attaques! pic.twitter.com/RMuzoZdX9C
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