Occupée depuis 2 mois, l'université Jean-Jaurès à Toulouse évacuée par la police (IMAGES)
- Avec AFP

L'université Jean-Jaurès Le Mirail à Toulouse, occupée depuis deux mois par des étudiants opposés à la réforme d'accès à l'enseignement supérieur, a été évacuée avant l'aube par quelque 180 policiers. Les dégâts y sont estimés à 400 000 euros.
A 3h45 le 9 mai, plusieurs camions de CRS ont débarqué aux abords de l'université Jean-Jaurès Le Mirail à Toulouse, survolée par un hélicoptère, pour procéder à son évacuation. Selon le directeur de cabinet du préfet de Haute-Garonne Frédéric Rose, quelque 180 policiers sont intervenus et ont évacué une soixantaine de personnes, scandant «Libérez nos camarades» ou encore «Et l'université, elle est à qui? elle est à nous!».
L'université de Toulouse Le Mirail occupée depuis le 6 mars a été évacuée tôt ce matin pic.twitter.com/I33a6LJzKG
— CNEWS (@CNEWS) 9 mai 2018
«On s'était tous regroupé dans le hall du bâtiment d'accueil [occupé] et on a formé une chaîne humaine», a raconté Cléo, une étudiante qui avait passé la nuit dans le bâtiment. «Les policiers nous ont poussés dehors, mètre par mètre, avec leurs boucliers et leurs matraques. Ça a été violent», a-t-elle assuré. «Il y a eu des coups de matraque, des coups de pied, des gens sont tombés à terre mais malgré ça, ils ont continué à marcher, à nous évacuer, des gens ont été piétinés», a rapporté de son côté un autre occupant.
Repression politique des endroits d'organisation au Mirail à Toulouse dans la nuit. Une image entre autres, pic.twitter.com/uznY6Cxoni
— Togg (@Togg_) 9 mai 2018
«Il n'y a eu aucun incident, il n'y a pas eu de blessé», s'est à contrario félicité Frédéric Rose. Cependant, vers 6h, une personne faisant partie des étudiants évacués a été interpellée près de la gare, où devait se tenir une Assemblée générale, selon la préfecture. Lors son interpellation, elle s'est rebellée et «le dispositif de désencerclement du fonctionnaire [de police] a explosé accidentellement», la blessant légèrement de même que deux policiers.
A la mi-journée, environ 400 personnes, selon une estimation de l'AFP, ont participé à une AG en plein centre de Toulouse, place du Capitole, où des orateurs ont appelé à maintenir la mobilisation contre la loi Orientation et réussite des étudiants (ORE) et à œuvrer à la convergence avec les autres secteurs en lutte.
Suite à l'expiration violente de l'occupation du #Mirail, les étudiant·es et les personnels se retrouvent en assemblée générale sur la place du #Capitole ! Les cheminot·es sont en route pour nous rejoindre ✊#toulouse#répression#selectionpic.twitter.com/lkN0JNDsbP
— Tendance Claire 📢 (@TendanceClaire) 9 mai 2018
400 000 euros de dégâts
Sur le campus, les dégâts liés à l'occupation s'élèvent selon une première estimation, à 400 000 euros, selon Richard Laganier, l'administrateur provisoire de l'université que le tribunal administratif avait enjoint de «faire procéder à l'évacuation».
Au sein du campus, le bâtiment de « l’Arche » a été le premier à être occupé. A l’intérieur, il a été intégralement disons « rédécoré ». L’administration de l’université évoque le chiffre de 400.000€ de dégats. #Toulouse#mirailpic.twitter.com/MWhK6ZtyJQ
— Julien Cholin (@jcholin) 9 mai 2018
En découvrant l'état du grand amphithéâtre, aux portes vitrées brisées, aux murs couverts de tags et où s'amoncelaient matelas, couvertures et couettes, il a déclaré : «On va le fermer jusqu'à nouvel ordre, ça va prendre du temps, il y a des chances qu'il soit fermé jusqu'à septembre.»
➡️ Voici l’université du #Mirail bloquée par des militants d’extrême-gauche, il y a énormément de dégradations ! 400 000€ de dégâts !
— @Stéphanie_PJ (@Stephanie_Pj31) 9 mai 2018
Il y a une différence entre défendre ses idées et saccager le lieu de travail et de réussite des jeunes !#MirailÉvacué#Toulousepic.twitter.com/TeyF9cSYh0
La préfecture a annoncé qu'une «enquête pour dégradations» serait diligentée notamment pour «identifier les éventuels auteurs».
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