Corse : Castaner, patron de LREM, désavoue les élus marcheurs ayant soutenu les nationalistes
- Avec AFP
Le délégué général de La République en marche (LREM), Christophe Castaner, a désavoué le 4 février le soutien d'élus locaux du mouvement présidentiel à une résolution nationaliste en Corse, affirmant qu'ils n'avaient «pas voté une position de LREM».
Les six élus macronistes corses ont voté dans la nuit du 2 au 3 février à l'Assemblée de Corse une résolution solennelle, déposée par les dirigeants nationalistes, qui sera remise le 6 février à Emmanuel Macron lors de sa venue dans l'île. Un acte politique qui n'a pas plu à tout le monde, au sein de La République en marche (LREM).
«Le seul positionnement politique de La République en marche n'est pas celui de la motion qui est adoptée, je vous le dis, il est celui du discours du président de la République qu'il a tenu à Furiani pendant la campagne», a affirmé le 4 février le délégué général de La République en marche (LREM), Christophe Castaner lors du Grand JuryLCI-RTL-Le Figaro.
«Ils n'ont pas voté une position qui est celle de La République en Marche», a-t-il insisté.
Pour Christophe Castaner, il ne s'agit toutefois pas d'un «rappel à l'ordre», car il a rappelé que les six élus macronistes de l'Assemblée de Corse étaient «libres».
Les élus corses LREM sont «libres» mais leur position «n'est pas conforme»
«Ils ne se sont pas trompés, ils sont libres. Vous savez le mandat impératif n'existe pas dans notre pays», a souligné celui qui est aussi secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement.
«Je ne suis pas là pour rappeler à l'ordre [...] Ce que je dis, c'est qu'elle [la position] n'est pas conforme au discours du président de la République [...] tenu à Furiani, qui est celui de reconnaître une très grande particularité, une très grande spécificité à la Corse», a-t-il ajouté.
Le vote de ces élus corses a également été désavoué le 4 février par les animateurs des comités locaux de LREM, qui leur ont demandé dans un communiqué de ne plus s'inscrire «en faux vis-à-vis [...] des convictions» de leurs électeurs.
La visite présidentielle, un moment corsé ?
Emmanuel Macron effectue les 6 et 7 février l'un des déplacements les plus sensibles depuis son arrivée à l'Elysée en se rendant en Corse. Il est très attendu sur la définition de sa vision de l'avenir de l'île, 72 heures après une manifestation de nationalistes.
Le premier article de la résolution de l'Assemblée de Corse appelle Emmanuel Macron à ouvrir «un dialogue sans préalable ni tabou entre l'Etat et la Corse». Le deuxième demande que «la Corse fasse l’objet d’une mention spécifique dans la Constitution».
Le troisième réclame le «rapprochement de tous les prisonniers condamnés pour des actes en relation avec la situation politique de la Corse» et qu'une «mesure d’amnistie intervienne au terme du règlement définitif de la question corse».
Interrogé sur la manifestation du 3 février, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a déclaré sur France 3 que chacun était «libre de manifester». «Ce sur quoi il faut se concentrer, c'est sur l'avenir de l'île [pour qu'] on trouve enfin des solutions sur le développement économique, les transports, la santé, l'emploi de la jeunesse, le logement», a-t-il ajouté.
«Le dialogue a commencé il y a plusieurs semaines avec le nouvel exécutif» corse, a souligné Benjamin Griveaux, rappelant plusieurs lignes rouges du gouvernement.
Ainsi, il a jugé qu'«un statut [fiscal] pour les résidents en Corse» était «une réponse [...] pas satisfaisante». «La langue de la République, c'est le français», a-t-il par ailleurs rappelé tout en concédant que les langues régionales étaient selon ses termes «la richesse de la nation». Sur les prisonniers, il a affirmé que ce serait «examiné au cas par cas».
Quid de l'absence de Jean-Guy Talamoni aux cérémonies d'hommage au préfet Erignac ? «C'est sa décision», a confessé le porte-parole, avant de juger «important que la République puisse rendre hommage à ce préfet assassiné d'une balle dans le dos».