Démissions en série de référents LREM : sous pression, la base s'essouffle-t-elle ?

- Avec AFP

Démissions en série de référents LREM : sous pression, la base s'essouffle-t-elle ?© Emmanuel Foudrot Source: Reuters
Meeting de la République en marche à Lyon, sur la scène, Gérard Collomb, novembre 2017, illustration
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Après une série de six démissions de référents LREM sur le terrain, le mouvement va devoir souffler dans sa propre voile pour redonner du courage à ses partisans, lors d'un séminaire le 3 février. Excédés, les effectifs de terrain témoignent.

Chefs d'orchestre bénévoles des ambitions de La République en marche (LREM) dans les départements, les référents accusent le coup. Les tâches se multiplient au point de devenir trop envahissantes et d'entraîner une série de démissions, parfois douloureuses. Tarn, Hautes-Alpes, Creuse, Meurthe-et-Moselle, Aube puis Sarthe le 25 janvier : depuis le début de l'année, six référents du parti présidentiel ont jeté l'éponge.

Si ces retraits recouvrent des situations diverses, entre «raisons de santé» et «convenance personnelle», un fil rouge se dégage : la charge de travail est devenue écrasante. Une problématique qui sera abordée le 3 février, lors du séminaire réunissant à Paris la centaine de ces «préfets politiques», dont le parti souhaite intensifier la formation.

Ma famille n'est pas très contente

«80% de mon temps sur l'année va à la fonction de référent, alors que j'ai un cabinet de conseil et un autre engagement associatif à côté», explique Guy Lavocat, référent Puy-de-Dôme et fraîchement nommé membre du bureau exécutif du parti. «Ma famille n'est pas très contente», reconnaît-il, précisant avoir annoncé qu'il n'irait «pas au-delà de 2018».

Dans les statuts, les référents «assurent l'ancrage territorial» du parti et agissent comme «relais entre le mouvement et les comités locaux», en remplissant «un rôle d’animation, de formation et de mobilisation». Cela se traduit par une activité intense. «Hors campagne, c'est lourd. Je comprends que certains lâchent, surtout qu'on est bénévoles et qu'on travaille à côté», souligne un ancien référent cité par l'AFP. Ce dernier a notamment insisté sur les faibles moyens financiers fournis par le mouvement, qui ne permettent pas, par exemple, de disposer d'un local.

Le poste de référent : une tension permanente entre la base et Paris

Surtout, le poste est pris en étau entre les demandes exponentielles du siège parisien, qui souhaite accélérer la structuration du parti, et les comités locaux sur lesquels les référents «n'exercent pas de tutelle», selon le libellé des statuts.

«Vous avez 30 boucles Telegram avec des messages qui arrivent en flux continu. C'est très chronophage», témoigne un ex-titulaire du poste. «On nous donne des thèmes à travailler mais les comités locaux ne le font pas. Et après on nous demande des comptes au QG», soupire un autre ex-référent.

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Dans la Sarthe, la situation a dégénéré

Sur certains territoires, comme dans la Sarthe, les relations ont fini par virer à l'aigre entre militants frondeurs et référents. Des crispations sont aussi apparues au moment de constituer les équipes départementales autour du référent, suscitant des convoitises.

«Dans les départements où il y avait des tensions très vives avec les investitures aux législatives, ça a réveillé les plaies», témoigne ainsi un référent quand un autre déplore avoir «passé davantage de temps à gérer des ego» qu'à «faire de la politique».

A cela s'ajoutent parfois des conflits avec les parlementaires, à qui il a été signifié qu'ils ne seraient en aucun cas les chefs politiques de leurs territoires, afin notamment d'éviter la constitution de «baronnies», conformément aux statuts. 

«Il peut arriver que le député ait du mal à se positionner par rapport au référent», consent Guy Lavocat. 

C'est le cas dans le Tarn où, de sources concordantes, règne un climat de défiance entre certains membres de l'équipe départementale et les députés Jean Terlier et Marie-Christine Verdier-Jouclas, dans la perspective de la désignation du futur référent.

«A un moment, ça va craquer», estime un référent

Un autre référent tempête contre des «comportements odieux» de députés qui «veulent imposer la co-gestion, notamment pour imposer des gens dans les équipes départementales». «Les parlementaires ne pensent qu'à leur réélection et estiment que l'équipe départementale doit être à leur service», résume-t-il. «A un moment ça va craquer», ajoute un autre. «Avec les municipales, la charge et les tensions vont être compliquées à gérer. Il y a beaucoup de référents qui temporisent en se disant que ça ira mieux. Mais il va y avoir d'autres démissions», déclare ce dernier.

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