Prisons : après une nouvelle agression, les syndicats appellent au blocage total (IMAGES)
- Avec AFP
Le Garde des sceaux annonce vouloir reprendre le dialogue avec les organisations syndicales. Mais dans les maisons d'arrêt, le blocage total est préconisé par les gardiens de prisons qui exigent des mesures plus ambitieuses.
C'est l'agression de trop : un détenu a de nouveau attaqué des surveillants le 21 janvier en fin de journée à la prison de Longuenesse. Le prisonnier a agressé un surveillant et une surveillante avec un pied de table en fer et les a blessés au bras, selon les informations communiquées à l'AFP par l'administration pénitentiaire et le syndicat majoritaire Ufap-Unsa. Les gardiens blessés ont ensuite été hospitalisés.
En réaction à cette nouvelle agression, qui s'ajoute aux nombreuses autres perpétrées la semaine dernière par des détenus parfois radicalisés contre des gardiens, le syndicat a appelé les gardiens de Longuenesse à «ne pas prendre les clés» le 22 janvier : en d'autres termes, faire grève. «Les personnels sont fatigués et furieux. Le mouvement sera dur et ne s'arrêtera pas si le gouvernement ne propose que des mesurettes», a prévenu le secrétaire général de la CGT-Pénitentiaire, Christopher Dorangeville, la veille.
«Blocage total», le 22 janvier
Le mouvement de protestation ne touche pas seulement Longuenesse. Dans ce contexte de troubles, les syndicats de gardiens de prisons appellent à un «blocage total» des établissements à partir de 6h ce 22 janvier pour faire entendre des revendications salariales et sécuritaires.
Le Garde des sceaux Nicole Belloubet avait annoncé la nuit précédente qu'elle voulait «reprendre le dialogue» avec les organisations syndicales après le rejet des propositions du gouvernement. Quelques heures avant le début de l'appel au blocage dans les 188 prisons du pays, le ministre avait en outre appelé «à la responsabilité de chacun afin que la sécurité et le fonctionnement des établissements pénitentiaires soient assurés.»
La CGT et FO ont prévenu que le mouvement de blocage des prisons était reconductible «jusqu'à ce que le gouvernement entende [leurs] revendications.»
Blocages en série dans plusieurs #prisons : les #surveillants expriment leur ras-le-bol, notre reporter @KOTIKOV_RT s'est rendu à #Meaux
— RT France (@RTenfrancais) January 15, 2018
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L'Ufap-Unsa et la CGT estiment que les propositions du gouvernement contenues dans le «projet d'accord» sont «bien en deçà des attentes des collègues mobilisés», notamment concernant les indemnités et le statut des 28 000 surveillants. Ils jugent aussi insuffisantes la proposition de 1 100 créations de postes sur quatre ans.
Ce contexte d'agressions à répétition alimente la colère des gardiens de prison qui jugent leur profession dangereuse, mal payée et mal considérée. L'agression de surveillants par un détenu djihadiste à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), le 11 janvier, a mis le feu aux poudres.