Corse : un détenu agresse deux gardiens de prison à l'arme blanche, un blessé grave
- Avec AFP
Deux gardiens de prison ont été blessés, dont un touché à la gorge d'un coup de couteau, par un détenu, peut-être aidé par des complices, signalé pour radicalisation à la maison d'arrêt de Borgo en Corse. L'agresseur aurait crié «Allah Akbar».
Deux surveillants de prison de la maison d'arrêt de Borgo (Haute-Corse) ont été blessés, dont un touché à la gorge d'un coup de couteau, par un prisonnier signalé pour radicalisation, peut-être aidé par des complices, dans la matinée du 19 janvier.
Les deux gardiens, dont l'un a été plus gravement touché que l'autre, ont été transférés vers l'hôpital de Bastia, d'après le procureur de Bastia Caroline Tharot, qui n'a pas donné plus de précisions sur les circonstances de l'agression, survenue en plein mouvement de mobilisation nationale des surveillants de prison.
La section de recherches de la gendarmerie de Bastia a été chargée de l'enquête.
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— RT France (@RTenfrancais) 17 janvier 2018
«Il s'agit d'une grosse agression, [...] l'auteur est un détenu qui avait déjà une fiche signalétique sur son comportement», a confirmé à l'AFP Maxime Coustie, délégué régional du syndicat Ufap, qui a assuré que l'agresseur avait crié «Allah Akbar» en commettant son acte.
Selon une source proche de l'enquête, l'agresseur principal s'était ensuite retranché dans sa cellule avec un ou deux complices. Un périmètre autour de la prison a été bouclé et une dizaine de véhicules de CRS sont arrivés vers 11h devant la maison d'arrêt. A 11h30, l'auteur principal et trois autres détenus ont été interpellés par les gendarmes et la situation dans la maison d'arrêt est revenue à la normale, selon une autre source proche de l'enquête.
La direction de l'administration pénitentiaire confirme que quatre détenus ont été interpellés, dont l'auteur des coups à l'arme blanche.
Il y avait des soupçons de radicalisation autour de ce détenu, qui ont été confirmés ces derniers mois par des écoutes téléphoniques transmises à la procureure de la République qui a ouvert une enquête, selon une source proche de l'enquête. Cet homme avait fait l'objet d'un signalement mais n'était pas inscrit au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT).
Ce prisonnier a été condamné en appel en novembre 2015 à huit ans de prison pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner pour des faits commis en mars 2012.
La ministre de la Justice Nicole Belloubet «tient à exprimer tout son soutien et son attention aux agents agressés», a-t-elle réagi dans un communiqué pour exprimer «tout son soutien et son attention» aux deux agents, à la suite de «l’agression grave et intolérable» dont ils ont été victimes.
Cette agression survient à la suite de plusieurs autres dans différents centres pénitentiaires en France. Alors que la mobilisation des surveillants pénitentiaires réclamant plus de sécurité pour mener à bien leur mission battait son plein, sept surveillants avaient été agressés le 15 janvier en fin d’après-midi par un détenu radicalisé au centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan.