La Russie «pas une ennemie»: ovationné à Berlin, Mélenchon combat l'idée d'une Europe de la défense
Convié par Die Linke à Berlin, Jean-Luc Mélenchon s'est fermement opposé au projet d'une Europe de la défense, qui aurait selon lui la Russie dans sa ligne de mire, alors que Moscou devrait être vu comme un partenaire et non un ennemi.
Invité à une conférence organisée par le parti de gauche allemand Die Linke, le 14 janvier à Berlin, Jean-Luc Mélenchon s'est lancé dans une diatribe contre l'Europe de la défense et l'OTAN, plaidant pour un apaisement des relations russo-européennes.
Estimant que les appels venant de «toute l'Europe» à s'armer et à renforcer la coalition militaire ne visait plus l'Iran comme autrefois, mais bien la Russie, le leader de La France insoumise (LFI) a fermement combattu cette vision géopolitique. «Maintenant tout le monde a compris, c'est pour faire face aux Russes. Non ! Quoi que l'on pense des Russes, la Russie n'est pas une ennemie, c'est une partenaire», a-t-il tonné, déclenchant des applaudissements nourris dans la salle.
«Non à la guerre, non à l'armement, non à l'OTAN !», a-t-il martelé avec sa verve habituelle, devant un public conquis. «Nous ne voulons pas de l'Europe de la défense, parce que nous ne savons pas contre qui ils veulent se défendre. C'est à dire qui ils veulent attaquer», a-t-il encore fait valoir.
Lors de son discours, Jean-Luc Mélenchon s'est par ailleurs élevé «contre le condominium» franco-allemand qui règne selon lui sur l'Europe. «Ce n'est pas honnête, pour les Italiens, pour les Espagnols, pour les Belges, les Danois, tous ceux qui sont nos frères et nos sœurs à égalité en Europe», a-t-il expliqué. Dénonçant le «romantisme, sentimentalisme absolument ridicule» pour désigner le «couple franco-allemand qui doit montrer le bon chemin au reste de l'Europe», le leader de La France insoumise a estimé que cette situation n'était «pas acceptable».