«Dites-leur bien que je ne suis pas leur copain» : Macron mettrait (encore) la presse à distance
Alors que certains journalistes seraient trop intrusifs, Emmanuel Macron aurait tenu à poser des limites. Depuis mai 2017, les rapports entre le président et les médias oscillent entre enthousiasme et colère.
Depuis son élection en mai 2017, Emmanuel Macron semble s'employer à se distancer des journalistes. Dernière déclaration allant dans ce sens, d'après Valeurs Actuelles, le président aurait clairement signifié qu'il ne souhaitait aucune proximité avec la presse. «Dites-leur bien que je ne suis pas leur copain», aurait-il martelé à des collaborateurs proches. Le mouvement d'humeur présidentiel s'expliquerait par les nombreux SMS que certains heureux journalistes, en possession du numéro d'un des portables d'Emmanuel Macron, lui auraient envoyés.
Des relations compliquées avec la presse
Quelque peu maltraités par le service de presse de l'Elysée, à l'instar de RT France par les équipes d'En Marche! durant la campagne présidentielle, plusieurs médias ont rapidement déchanté après l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron. En juin, une vingtaine de sociétés de journalistes, telles que celles de l'AFP, BFMTV, Mediapart, Le Point, L'Obs, Libération et les journaux télévisés de M6, avaient cosigné une tribune, accusant le chef de l’Etat de choisir les journalistes qui l'accompagnent, de bloquer l’accès à l’information et de menacer la protection des sources. Une irritation d'autant plus grande, sans doute, que certains de ces organes de presse avaient contribué à l'émergence médiatique du phénomène Macron à l'automne 2016.
Après la «#Macronmania», la presse commence à s'inquiéter sérieusement pour sa «liberté» https://t.co/P0QMdlyqdipic.twitter.com/VIvzPP3XN2
— RT France (@RTenfrancais) 14 juin 2017
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Autre sujet ayant fâché les médias : le peu de diligence dont feraient preuve les divers services de presse des ministères envers les demandes des journalistes. Ce à quoi se sont ajoutés les propos présidentiels du 5 septembre, lors d'un déplacement dans une école à Forbach (Moselle) : «Les journalistes ne m'intéressent pas, ce sont les Français qui m'intéressent, c'est ça qu'il faut comprendre», avait-t-il rétorqué à un journaliste qui lui demandait pourquoi il «parlait peu».
Il n'est à noter qu'Emmanuel Macron ne rechigne pas à abreuver, en revanche, un type de presse bien spécifique, via des «paparazzades» sous contrôle. Ainsi, lors d'une balade dans les dunes du Touquet cet été, le couple présidentiel avait été pris en photo de manière avantageuse. La Twittosphère s’était moquée du contre-champ des photos prétendument naturelles de la promenade du couple présidentiel en vacances, où grouillaient pourtant les photographes.