Huit députés quittent définitivement Les Républicains pour rejoindre un parti Macron-compatible
C'est officiel, huit députés élus sous l'étiquette Les Républicains rejoignent le nouveau parti Agir. La conséquence ? Un manque à gagner financier certain pour Les Républicains et un affaiblissement du grand parti de droite.
Ce 1er décembre, le nouveau groupe «UDI, Agir et indépendants» vient de dévoiler son groupe parlementaire. Onze députés élus sous l'étiquette Les Républicains (LR) en juin dernier rejoignent ce groupe (anciennement Les Constructifs), proche des positions de la majorité gouvernementale de La République en marche (LREM). Si trois députés ont décidé de rester dans les rangs de LR, huit ont claqué la porte du parti de droite pour trouver refuge dans le tout jeune parti Agir. C'est le cas notamment de Franck Riester, devenu président du groupe parlementaire, qui a été exclu des Républicains en octobre pour avoir participé à la création des Constructifs.
Un financement en moins pour Les Républicains
Ayant quitté leur parti initial, les huit députés ne devraient pas rediriger leurs subventions publiques vers LR. Toutefois, Agir ne peut récolter directement ce financement puisque le parti, absent lors des dernières législatives, n'a pas pu présenter des candidats ayant obtenu au moins 1% des voix dans au moins 50 circonscriptions.
Logiquement, leur financement devrait se diriger vers le parti centriste UDI. Une convention de partenariat devrait ensuite leur permettre de toucher lesdites subventions. Pour le parti LR, il s'agit là d'un manque à gagner de plus de 300 000 euros.
Néanmoins, trois députés, toujours LR mais membres du groupe parlementaire UDI, Agir et indépendants, ont décidé de continuer d'apporter leur contribution financière au parti LR. C'est le cas notamment de Pierre Morel-A-L'Huissier, contacté par RT France, qui ne souhaite pas «remettre en cause son adhésion au sein de LR». Mais son rattachement au groupe parlementaire UDI, Agir et indépendants est justifié car il estime que «le groupe parlementaire Les Républicains est dans une position d'opposition systématique. Le groupe UDI Agir est dans une position d'opposition mais ouverte».
Les Républicains vont devoir gérer les départs
D'ailleurs, le député de la Lozère Pierre Morel-A-L'Huissier veut différencier la formation d'un groupe qui souhaite, dans sa déclaration d'intention, «travailler de façon constructive, libre et responsable avec le gouvernement», et l'attachement à un parti. Par conséquent, Pierre Morel-A-L'Huissier assure qu'en s'impliquant dans le groupe UDI, Agir et indépendants, l'intention n'est pas d'influencer la future élection à la présidence des Républicains. Une élection en décembre qui verra probablement Laurent Wauquiez l'emporter : «Ma ligne n'est pas anti-Wauquiez, je suis dans un groupe parlementaire qui n'est pas anti-Wauquiez.»
L'objectif du parti Agir serait tout autre. Franck Riester l'affirme dans Le Pays Briard le 1er décembre : «Face au recroquevillement des LR sur une ligne identitaire, eurosceptique et ultraconservatrice, Agir incarne le projet d'une droite libérale, sociale, réformatrice et européenne.»
"Nous ne sommes pas la droite identitaire, eurosceptique, ultra-conservatrice, la droite Wauquiez" @franckriester député @agir_officiel, co-président du groupe @LConstructifs_ dans #Conversationspic.twitter.com/Ymc2FnuXwU
— i24NEWS Français (@i24NEWS_FR) 29 novembre 2017
Franck Riester assure qu'Agir est déjà composé de 19 élus (sénateurs, maires etc.) de droite... son but ne serait-il donc pas de créer une OPA sur la droite ?
Bastien Gouly